Le président de Triglobal est recherché. La police et les douaniers de tout le pays ont depuis lundi le mandat d'amener Themis Papadopoulos au palais de justice de Montréal et de l'y garder jusqu'à ce qu'il témoigne devant la Cour supérieure du Québec relativement à la faillite de sa compagnie.

Le président de Triglobal est recherché. La police et les douaniers de tout le pays ont depuis lundi le mandat d'amener Themis Papadopoulos au palais de justice de Montréal et de l'y garder jusqu'à ce qu'il témoigne devant la Cour supérieure du Québec relativement à la faillite de sa compagnie.

Triglobal, la firme financière secouée par un scandale de fonds offshore en défaut de paiement, a été déclarée insolvable il y a deux semaines, par un administrateur provisoire nommé à la suite d'une vaste enquête de l'Autorité des marchés financiers.

Les détenteurs de fonds communs ordinaires semblent n'avoir subi aucune perte, mais des centaines d'investisseurs ayant placé des fonds dans Ivest Fund, des Bahamas, et Focus Management, des îles Caïmans, sont incapables de récupérer des millions de dollars.

Les deux propriétaires de Triglobal, M. Papadopoulos et son associé Mario Bright, sont introuvables et ont apparemment quitté le pays.

L'AMF a demandé l'assistance de plusieurs commissions des valeurs mobilières étrangères dans cette enquête des démarches judiciaires sont entamées dans deux pays des Caraïbes.

C'est le syndic Jean Robillard, chargé de gérer la faillite de Triglobal, qui a obtenu lundi l'aide de la cour et de la police pour forcer M. Papadopoulos à venir témoigner en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité.

«Nous allons maintenant aviser les corps policiers», a dit lundi M. Robillard.

Cela ne signifie pas que M. Papadopoulos fasse maintenant partie des 10 fugitifs les plus recherchés par la GRC, note M. Robillard: «Ce n'est pas comme si Interpol était après lui et personne ne va aller se stationner devant l'entrée de l'aéroport.».

M. Papadopoulos ne fait encore l'objet d'aucune accusation pénale par l'AMF et M. Robillard n'a pas dit s'il va déposer une plainte pour refus de collaborer à l'enquête de faillite.

En réalité, M. Robillard pense que le mandat d'amener pourrait être utile si son équipe de comptables ou l'AMF apprenait où M. Papadopoulos se trouve, s'il revient au Canada ou si, contrairement aux apparences, il s'y trouve toujours: «Nous sommes allés perquisitionner chez lui jeudi dernier et il n'était pas là. Et nous n'avons trouvé aucun document non plus», a dit le syndic Robillard.

Et il semble que la luxueuse maison située à Laval sur la rive de la rivière des Prairies soit «inhabitée depuis plusieurs semaines», peut-on lire dans la requête déposée lundi en cour.

La perquisition matinale au 243, rue Montreuil, à Laval, précédait une audience, en après-midi, devant un tribunal de Montréal, où M. Papadopoulos ne s'est pas présenté.

M. Papadopoulos a ignoré six assignations à comparaître et à fournir des documents émises par le syndic Robillard depuis le début de son mandat, le 28 décembre dernier.

Les avocats de M. Papadopoulos, chez MacMillan Binch Mendhelson, avaient indiqué au syndic que l'évanescent homme d'affaires se présenterait enfin le 8 février dernier, mais «Papadopoulos ne s'est pas présenté à son interrogatoire et n'a même pas daigné» se décommander d'avance, note la requête déposée hier par le syndic.

«Il devient clair, dans les circonstances, que la conduite de Papadopoulos dénote non seulement une absence totale de collaboration, mais également une absence totale de respect des lois applicables, des ordonnances rendues par cette cour et des pouvoirs» du syndic.

Le syndic Robillard administre aussi plusieurs firmes également mises en tutelle dans cette affaire à la demande de l'AMF, pour empêcher M. Papadopoulos de divertir des actifs appartenant à Triglobal.