Luc Verville soutient qu'il n'a floué personne, il dit plutôt avoir été victime des circonstances.

Luc Verville soutient qu'il n'a floué personne, il dit plutôt avoir été victime des circonstances.

La Presse Affaires a joint le financier pour discuter de sa nouvelle entreprise Capazoo et de son passé tumultueux. L'entretien téléphonique a duré 50 minutes.

Essentiellement, Luc Verville contredit les faits rapportés par La Presse, en minimise la portée ou nie carrément ce qui est inscrit dans le rapport du syndic Roy Métivier Roberge. (10).

Luc Verville soutient qu'il n'est ni le propriétaire, ni le fondé de pouvoir, ni le représentant des entreprises de la Barbade en cause, même si sept différentes sources de La Presse affirment le contraire (1 à 7).

Ces entreprises Crystal Ontrack ou Chatham Trading, entre autres, ont servi de conduits pour l'argent perdu par de nombreux investisseurs, dont les hommes d'affaires Placide Poulin et Hermann Cloutier, mais aussi le comédien Gilles Latulippe.

Selon notre enquête, une grande partie des fonds de la Barbade a été investie dans l'entreprise Hastings Aviation, de Dorval, gérée par Luc Verville. Or, l'entreprise a viré au désastre, en 2001, et fait perdre 10 millions aux créanciers et 13 millions aux investisseurs, selon les documents du syndic (10).

Au téléphone, Luc Verville nie d'abord que quiconque ait perdu de l'argent avec Hastings Aviation. «Quand les avions ont été vendus, les investisseurs se sont vu repayer leur argent. Il n'y a pas personne qui a perdu son argent-là», a déclaré M. Verville.

Mis devant les faits, le financier a finalement admis qu'il y a eu des pertes, «mais 80% de cet argent-là, c'était le mien () Il n'y avait pas 300 actionnaires. C'était quelques actionnaires. C'était des gens qui avaient toujours fait de l'argent avec nous autres (NDLR: avec leur portefeuille d'investissement). S'ils ont perdu 50 000$-100 000$ dans Hastings Aviation, ben overall, ils ont fait plus d'argent.»

Luc Verville soutient que Hastings Aviation a dû fermer ses portes en raison des attentats du 11 septembre 2001.

«Je ne sais pas si tu te souviens du 11 septembre là? Les avions qui volaient pu, pis ça fonctionnait pas, là? Ben la compagnie a décidé de vendre ses avions et de fermer.»

Pourtant, les démarches de faillite de Hastings Aviation ont été entreprises le 24 août, trois semaines avant le 11 septembre, selon le registre du palais de justice.

«Qu'est-ce que ça fait? La compagnie, elle n'avançait pas», a-t-il répliqué.

Quant aux pertes réalisées par l'homme d'affaires Placide Poulin et Hermann Coutier, il en rejette la responsabilité sur le courtier Stéphane Rail. Même chose pour les pertes des clients de Sebastien Mecca, à qui il attribue la responsabilité à M. Mecca.

Essentiellement, soutient M. Verville, ces intermédiaires avaient acheté des actions en Bourse pour leurs clients sur ses recommandations. Luc Verville soutient qu'il était mandaté par des entreprises comme Genomics One pour recueillir des fonds dans le cadre de placements privés.

«Ils n'ont pas vendu leurs actions quand c'était le temps», dit-il.

Luc Verville dit n'avoir rien à se reprocher. «Je n'ai jamais pris d'argent à des clients, tout a été placé légalement. Et après avoir fait toutes les recherches, les beaux petits gouvernements et tous les départements, ils ont fait leurs preuves, et ils ont dit oups, c'était by the book. On s'est fait frapper (NDLR: par les circonstances d'affaires). Qu'est-ce que tu veux, ça fait partie de la vie. La vie, c'est pas toujours le fun... Ça fait partie des hauts et des bas.»