Un réparateur de téléphone de BCE a brûlé un feu rouge en mai dernier au moment où les freins du camion de l'entreprise qu'il conduisait ont lâché. Il a réussi à arrêter le véhicule uniquement en rétrogradant les vitesses et utilisant le frein à main.

Un réparateur de téléphone de BCE a brûlé un feu rouge en mai dernier au moment où les freins du camion de l'entreprise qu'il conduisait ont lâché. Il a réussi à arrêter le véhicule uniquement en rétrogradant les vitesses et utilisant le frein à main.

Au moment où un groupe d'investisseurs ayant à leur tête une caisse de retraite d'enseignants se prépare à faire l'acquisition de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] au prix de 52 milliards de dollars, les analystes soutiennent que le prix pour éviter de tels dangers pourrait être de vendre une partie ou la totalité de la division sans fil de l'entreprise, une affaire de 3,5 milliards par année.

C'est que la plus importante entreprise de téléphonie au Canada doit réparer un parc de camions qui prend de l'âge et ajouter un service de télévision tout en réglant une dette d'environ 34 milliards.

Le Régime de retraite des enseignants et enseignantes de l'Ontario (Teachers), qui est à la tête du groupe d'acheteurs, prévoit recueillir environ 40 milliards pour financer l'acquisition de BCE, selon des documents soumis aux autorités réglementaires.

En plus de ce montant, les dépenses d'immobilisation atteindront 3,4 milliards cette année, soutiennent des analystes.

«On se demande où ils prendront cet argent», observe Greg Eckel, gestionnaire de patrimoine de Morgan Meighen & Associates, à Toronto.

Sa firme gère des actifs de 1,3 milliard et elle a vendu la plupart de ses 150 000 actions de BCE. «À un certain moment, ils devront se départir d'actifs», ajoute-t-il.

La division sans fil de BCE est peut-être le seul élément de l'entreprise susceptible d'attirer des investisseurs, estime Lawrence Surtees, analyste d'IDC Canada, de Toronto, qui a écrit un ouvrage sur BCE.

«Tout le reste est soit stagnant soit en déclin», ajoute-t-il. M. Surtees n'a pas fourni d'estimation quant à ce que pourrait rapporter la vente de la division sans fil de BCE.

La caisse des enseignants ontariens, qui gère des actifs de 106 milliards pour 271 000 professeurs et qui détient déjà 6,3% de BCE, a refusé de faire des commentaires, selon sa porte-parole, Deborah Allan.

Espoir

L'histoire de BCE remonte à 1880 tandis que l'entreprise nouvellement créée Bell Telephone cherchait à promouvoir l'invention de Graham Bell.

L'entreprise fut un monopole jusque dans les années 90, alors que le Canada a commencé à déréglementer l'industrie des télécommunications.

Le régime de retraite des enseignants ontariens, de même que les investisseurs Providence Equity Partners et Madison Dearborn Partners, ont fait une offre pour BCE dans l'espoir de requinquer le titre de l'entreprise.

Ces investisseurs seront peut-être en mesure d'améliorer la performance de BCE en réduisant les coûts d'exploitation et en apportant des améliorations à son réseau, estime Jim Hall, un gestionnaire de patrimoine de Mawer Investment Management, de Calgary, qui gère des actifs de 5 milliards, y compris 900 000 actions de BCE.

«Si elle ne refait pas sa base d'actifs, l'entreprise n'aura pas d'autre choix que de mourir», avance pour sa part Neeraj Monga, analyste de Veritas Investment Research, de Toronto.

Mardi, à Toronto, l'action de BCE a terminé à 38,05$, en baisse de 48 cents ou 1,25%.