Lee Kun-Hee, l'ancien dirigeant du groupe sud-coréen Samsung, a été condamné mercredi à une peine de trois ans de prison avec sursis pour évasion fiscale et a été exonéré pour les accusations d'abus de confiance.

Lee Kun-Hee, l'ancien dirigeant du groupe sud-coréen Samsung, a été condamné mercredi à une peine de trois ans de prison avec sursis pour évasion fiscale et a été exonéré pour les accusations d'abus de confiance.

M. Lee a également été condamné à une amende de 109 M$ US.

Le ministère public avait requis à son encontre une peine de sept ans d'emprisonnement pour évasion fiscale et abus de confiance et une amende de 355 M$ US.

Le délit «ne mérite pas une peine de prison ferme», a estimé la justice sud-coréenne, qui a estimé que l'accusation d'abus de confiance n'était pas constituée.

M. Lee, 66 ans, qui a dirigé Samsung durant vingt ans et a quitté le groupe en avril à la suite d'une enquête pour corruption, était accusé d'avoir dissimulé des revenus sur des comptes ouverts avec des noms d'emprunt, soustrayant aux impôts 115 M$ US.

Lee Kun-Hee était également soupçonné par la justice d'un transfert de pouvoir illégal à son fils et héritier, Lee Jae-Yong, également dirigeant au sein de Samsung.

Une commission d'enquête indépendante avait été constituée en janvier après un vote du Parlement à la suite d'informations données par l'ancien responsable juridique du groupe selon lesquelles Samsung aurait créé un fonds secret de 197 M$ US pour faciliter la complaisance de membres du gouvernement et d'hommes politiques.

Interrogé au début d'avril par des journalistes sur la question de savoir s'il reconnaissait les accusations d'utilisation de fonds secrets, de transferts illégaux et de corruption, M. Lee avait déclaré: «Sur certains points, peut-être. Mais pas 100 %.»

La procédure contre l'ancien dirigeant de Samsung était perçue comme un test de la détermination des autorités à combattre de présumées pratiques occultes de la part de conglomérats dominés par des grandes familles.

Mais les peines prononcées à l'encontre des dirigeants corrompus sont rarement purgées au nom de l'intérêt économique national.

Le patron du premier constructeur automobile sud-coréen, Hyundai Motor, Chung Mong-koo, avait été condamné à trois ans ferme en février 2007 pour détournement de fonds et abus de confiance. Mais en septembre 2007, il avait vu sa peine réduite en appel à du simple sursis assorti de travaux d'intérêt général.

Lee Kun-Hee avait été reconnu coupable en 1995 de financement illicite lors de l'élection présidentielle de 1997. Il avait été absous dix ans plus tard.

Le groupe Samsung, qui compte 59 filiales, emploie 250 000 personnes et a représenté plus de 20% des exportations sud-coréennes en 2007.