L'indien Tata Motors a confirmé mercredi matin l'achat des marques britanniques Jaguar et Land Rover auprès du géant américain Ford (F) pour 2,3 milliards de dollars, une acquisition qui va le catapulter dans le difficile secteur des voitures de luxe d'où il est absent.

L'indien Tata Motors a confirmé mercredi matin l'achat des marques britanniques Jaguar et Land Rover auprès du géant américain Ford [[|ticker sym='F'|]] pour 2,3 milliards de dollars, une acquisition qui va le catapulter dans le difficile secteur des voitures de luxe d'où il est absent.

«Nous aurions préféré que Ford conserve ces entreprises dans son giron, d'autant plus que Land Rover est très rentable», a déclaré Tony Woodley, secrétaire général adjoint de Unite, plus gros syndicat du Royaume-Uni avec plus de deux millions d'adhérents.

«Mais avec les engagements qu'a donné Tata pour le futur de Jaguar Land Rover, et notamment de continuer à se fournir en moteurs fabriqués (dans les usines Ford) à Bridgend et Dagenham, nous sommes heureux qu'ils se soient impliqués», a-t-il ajouté.

Il a cependant regretté que Ford n'ait pas décidé de conserver une participation dans les deux marques, sous-entendant que Tata allait les reprendre en totalité. «C'est une grosse déception», a dit le responsable syndical.

Ford avait acheté la célèbre marque de luxe Jaguar en 1989 pour 2,5 milliards de dollars et Land Rover, spécialisé dans les 4X4, en 2000 pour 2,7 milliards de dollars.

Mais Ford, qui a fait face à de lourdes pertes ces dernières années, a du se résoudre à s'en séparer l'an dernier, pour mieux se concentrer sur le redressement de ses activités aux États-Unis.

Unite s'était prononcé, à défaut de leur maintien au sein de Ford, pour une reprise des deux marques par le groupe indien, qui semble avoir présenté de bonnes garanties en matière d'emplois et du développement des deux marques, et Ford avait désigné Tata comme son candidat préféré début janvier.

Jaguar et Land Rover emploient autour de 16 000 personnes en direct au Royaume-Uni, et jusqu'à 40 000 en incluant les fournisseurs et les sous-traitants.

Les deux entreprises sont implantées essentiellement dans la région des West Midlands, au centre de l'Angleterre, un des berceaux de la révolution industrielle qui est devenu au vingtième siècle le centre de la production automobile au Royaume-Uni.

Le patron du conglomérat Tata Group et de sa filiale automobile Tata Motors, Ratan Tata, s'était engagé il y a quelques semaines au salon automobile de Genève à faire «croître et prospérer» les deux marques britanniques.