Ce qui semblait impensable il y a peu de temps encore est devenu réalité: l'Etat helvétique engage 68 milliards de francs suisses (71,9 G$ CAN) pour aider la banque UBS en panne de liquidités.

Ce qui semblait impensable il y a peu de temps encore est devenu réalité: l'Etat helvétique engage 68 milliards de francs suisses (71,9 G$ CAN) pour aider la banque UBS en panne de liquidités.

Cette mesure fait partie d'un paquet présenté jeudi par le Conseil fédéral -de concert avec la banque centrale et la Commission fédérale des banques- pour renforcer le système financier suisse.

«L'État est au service de la société et il y a des moments où l'Etat doit intervenir», a déclaré le président de la Confédération helvétique Pascal Couchepin en présentant ces mesures devant la presse.

Il s'agit de stabiliser encore davantage le système financier suisse et de renforcer durablement la confiance à l'égard du marché financier.

Le Conseil fédéral (gouvernement) a aussi fait part de son projet de renforcer la protection des déposants et de réformer en profondeur le système des garanties de dépôt.

Les mesures les plus importantes concernent la banque UBS, particulièrement touchée par la crise. Premier point, la Confédération va renforcer la base de fonds propres d'UBS en souscrivant un emprunt d'un montant de six milliards de FS.

La délégation des finances du Parlement a déjà donné son aval, a précisé la ministre des Finances par intérim Eveline Widmer-Schlumpf.

Elle a par ailleurs souligné l'importance d'UBS pour l'économie nationale, rappelant qu'environ 70 000 PME en dépendaient et que la grande banque ne devait pas les négliger.

Deuxièmement, la Banque nationale offre à UBS la possibilité de transférer des actifs à risque dans une société à but spécial, ceci pour un montant maximum de 60 milliards de dollars.

La BNS financera l'achat de ces actifs grâce à un prêt à long terme de 54 milliards de dollars, soit quelque 62 milliards de FS.

«Il ne s'agit pas d'un cadeau à l'UBS, mais d'une transaction conforme au marché», a dit le président de la BNS Jean-Pierre Roth, précisant que ce prêt portait intérêt et que les actifs repris de la BNS n'étaient pas dénués de toute valeur.

Le président de la Commission fédérale des banques Eugen Haltiner a souligné que la grande banque avait du mal à s'approvisionner en liquidités.

«C'est un problème de refinancement», a-t-il dit, précisant que le niveau des fonds propres d'UBS étaient nettement au-dessus de la norme internationale.