Les indices nord-américains ont connu une journée extrême marquée par d'énormes fluctuations alors que les investisseurs demeurent très tendus face à la crise financière et à la probable récession aux États-Unis.

Les indices nord-américains ont connu une journée extrême marquée par d'énormes fluctuations alors que les investisseurs demeurent très tendus face à la crise financière et à la probable récession aux États-Unis.

Sur Bay Street, la journée a été très mouvementée. La Bourse de Toronto a connu une forte chute malgré un rebond en fin de séance.

Le TSX a finalement clôturé en baisse de 534,98 points ou 5,57% à 9065,20 points.

Pour la Bourse de Toronto, il s'agit de son plus bas niveau en près de quatre ans.

Le Dow Jones a connu une embellie en fin de séance et a clôturé en baisse de 128 points ou 1,49% à 8451,19 points, tandis que l'indice Nasdaq, à dominante technologique, prenait 4,39 points, à 1649,51 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui cédé 0,99% (9,01 points), à 900,91 points.

Les marchés européens ont terminé la semaine en broyant du noir.

Le Footsie de Londres a perdu 8,85% à 3932,06 points, sa plus forte baisse depuis le krach d'octobre 1987.

Le CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu 7,7% à 3176,49 points. Sur une semaine, c'est une baisse de 22,16%, la pire semaine en une vingtaine d'année

Le Dax, à Francfort, a terminé la semaine avec un recul de 7,01% à 4544,31 points. En une semaine, l'indice a lâché 15,6%.

La journée a été très sombre en Asie. Le Nikkei a perdu 9,62% à 8276 points à Tokyo. Hong Kong a reculé de 7,19% à 14 796,87 points et Shanghai de 3,57% à 2000,57 points.

Cette chute en bloc des principaux marchés européens et asiatiques fait suite aux pertes de 7,33% enregistrées par le Dow Jones jeudi. Cet indice est tombé à un creux de cinq ans. Le NASDAQ avait perdu 5,47%.

Surtout, plusieurs de ces baisses successives s'apparentent à la définition technique du krach, soit une baisse de 20% en quelques jours. C'est ce que les marchés ont connu en 1929 et 1987.

Tokyo a effectué un plongeon de 24,33% en sept séances. Depuis son sommet de juillet 2007, l'écroulement se chiffre à 54,68%.

Rien ne semble rassurer les investisseurs, que ce soit l'adoption du plan Paulson, l'action concertée des banques centrales pour renflouer les marchés ou les appels au calme des gouvernements.

«C'est la panique totale, il n'y a pas d'autre mot», commente Gregori Volokhine, analyste de la firme Meeschaert. «On est au-delà de la panique», renchérissait à Tokyo Oh Hyun-Seok, de Samsung Securities.

Et la menace d'une contagion de la crise financière à «l'économie réelle» se fait plus pressante à l'aube d'une réunion du G7 sur la question.

Selon des analystes, la paralysie du marché interbancaire met des entreprises en faillite potentielle. Par extension, les banques ne peuvent plus prêter aux particuliers et aux entreprises, déprimant la consommation, le marché immobilier et l'investissement.

«Si les banquiers sont absents, (...) les fonds de roulement des entreprises sont directement menacés et on va aux faillites en chaîne», redoute Jean-Paul Pierret, directeur de la stratégie de Dexia.

Avec Agence France-Presse