Le conseil d'administration d'Alitalia a approuvé à l'unanimité la proposition d'Air France-KLM de prise de contrôle de la compagnie aérienne italienne au terme d'une réunion marathon qui s'est achevée tard dans la nuit de samedi à dimanche à Rome, a annoncé dimanche matin Air France-KLM dans un communiqué.

Le conseil d'administration d'Alitalia a approuvé à l'unanimité la proposition d'Air France-KLM de prise de contrôle de la compagnie aérienne italienne au terme d'une réunion marathon qui s'est achevée tard dans la nuit de samedi à dimanche à Rome, a annoncé dimanche matin Air France-KLM dans un communiqué.

"Air France-KLM se félicite que le conseil d'administration d'Alitalia qui s'est tenu ce jour approuve à l'unanimité sa proposition qui prévoit le lancement d'une offre publique d'échange d'actions Alitalia en actions Air France-KLM et d'une offre publique d'achat sur les obligations convertibles en actions Alitalia", pouvait-on lire dans le communiqué de la compagnie franco-néerlandaise.

L'offre d'Air-France-KLM reste toutefois soumises à conditions. Le ministère italien de l'Economie et des Finances, actionnaire d'Alitalia à hauteur de 49,9%, doit en effet donner son accord à la transaction et les autorités de la concurrence doivent également l'autoriser, ce qui devrait intervenir "avant la fin du premier semestre 2008, selon la compagnie franco-néerlandaise. Enfin, un accord devra être conclu avec les syndicats, note le communiqué.

"Air France-KLM propose d'acquérir 100% du capital d'Alitalia par le biais d'une offre publique d'échange avec une parité de une action Air France-KLM pour 160 actions Alitalia, soit l'équivalent de 8,7 millions de titres Air France-KLM pour 100% d'Alitalia", est-il précisé.

Le groupe propose par ailleurs d'acquérir les obligations convertibles en actions Alitalia émises par la compagnie italienne à la valeur actuelle de marché soit 0,3145 euro par obligation pour un montant total de 608 millions d'euros.

Enfin, Air France KLM "s'engage à garantir une augmentation de capital d'un milliard d'euros", ajoute le communiqué. Cette augmentation qui vise à "la relance commerciale de la compagnie italienne" sera lancée dès la clôture de l'offre et ouverte à tous les actionnaires d'Alitalia.

L'offre d'Air France-KLM est fondée sur "un plan industriel de restructuration et de relance d'Alitalia", explique la compagnie franco-néerlandaise, de manière à permettre à Alitalia "de retrouver les moyens de son développement et de consolider son statut de leader national" en Italie.

Le rachat devrait ainsi permettre à Alitalia "de dégager un profit opérationnel dès 2009 et d'avoir rapidement une rentabilité en ligne avec celle des grandes compagnies aériennes européennes", assure Air France-KLM.

La nouvelle Alitalia gardera "son identité italienne" de même que sa propre marque commerciale et son logo, a indiqué la compagnie italienne dans un communiqué publié à l'issue de la réunion de son conseil d'administration.

Quelque 1.600 emplois sur les 11.000 que compte Alitalia pourraient disparaître, est-il précisé dans le communiqué italien.

Le PDG de la compagnie Maurizio Prato prétend convaincre Air France-KLM d'acquérir l'unité de maintenance et d'administration AZ Servizi, qui emploie 8.300 personnes et est actuellement contrôlée par la holding publique Fintecna.

Les négociations exclusives avec Air France-KLM ont débuté le 15 janvier. La compagnie franco-néerlandaise a soumis sa proposition de rachat au groupe italien vendredi. La réunion du conseil d'administration d'Alitalia a débuté samedi en milieu de matinée et ne s'est achevée qu'à 1h25 dimanche matin, avec la publication d'un communiqué. Cela faisait plus d'un an que le gouvernement italien tentait de finaliser la vente, tandis qu'Alitalia continue de perdre de l'argent.

Le 13 février, la compagnie italienne avait annoncé que ses pertes avant impôt s'établissaient à 364 millions d'euros, alors que des coûts élevés, des grèves et une concurrence rude des compagnies à bas coût pesaient sur ses comptes. En 2006, la perte avant impôt s'établissait à 605 millions d'euros, dont 197 millions de dépréciations d'actifs pour la flotte d'Alitalia.

Cette OPA est vue comme la meilleure solution pour Alitalia par les analystes. Encore faut-il que le nouveau gouvernement qui sortira des urnes après les élections législatives des 13 et 14 avril prochains.