Les trois grands constructeurs automobiles américains, General Motors (GM), Ford (F) et Chrysler, ont le devoir de restructurer mais c'est peut-être le financement des acheteurs qui les sortira du pétrin.

Les trois grands constructeurs automobiles américains, General Motors [[|ticker sym='GM'|]], Ford [[|ticker sym='F'|]] et Chrysler, ont le devoir de restructurer mais c'est peut-être le financement des acheteurs qui les sortira du pétrin.

C'est ce qu'affirme en entrevue Yan Cimon, professeur en stratégie de gestion à l'Université Laval.

Le professeur croit que si Washington allonge des milliards pour éviter une procédure de restructuration grâce à la loi sur les faillites, les géants de Detroit doivent porter leur attention à un redémarrage de la demande.

«Environ 50% des acheteurs potentiels de GM n'obtiennent pas de crédit en raison du resserrement des conditions du prêteur GMAC, ce qui fait mal aux ventes. Il faut trouver des façons créatives de redémarrer la demande.»

S'il l'on réussit à régler ce problème, les stocks de véhicules qui restent présentement une centaine de jours dans les cours des concessionnaires reviendraient à leur moyenne normale de 85 jours.

Selon M. Simon, une piste de solution se trouve peut-être dans les mains du fonds d'investissement propriétaire de Chrysler.

«Cerberus veut regrouper Chrysler Financial et GMAC pour avoir plus de pouvoir sur le marché et financer plus d'acheteurs de nouveaux véhicules, souligne le professeur. Même si ça devait marcher à moyen terme, les ventes ne seraient pas aussi intéressantes que lors des dernières années.»

L'industrie va reprendre la route normalement grâce au plan de sauvetage du président Bush ? «La réponse rapide est que l'on pourra survivre jusqu'à mars, répond Yan Cimon. L'administration Obama pourra ensuite prendre la patate chaude.»

«Des restructurations agressives sont déjà en cours, ajoute-t-il. GM, Chrysler et Ford tentent de réduire le nombre de leurs fournisseurs et affronter la baisse de la demande.»

Le professeur de stratégie fait remarquer que si la migration vers des voitures plus petites et plus écologique est essentielle pour l'industrie, les consommateurs traînent de la patte. «Ford le meilleur plan avec une part de véhicules utilitaires sport qui doit baisser dramatiquement d'ici 2012. Malheureusement, pour des questions de prix, ça ne se traduit pas toujours dans des comportements d'achat.»

De plus, les constructeurs envoient des messages contradictoires. «Il y a une ombre au tableau, dit-il. On se demande si GM est cohérente avec des décisions stratégiques comme avec la mise sur la glace de l'usine pour des composantes critiques de la Volt. C'est un signal inquiétant.»