Alors que les turbulences commencent à secouer Bombardier Aéronautique, Bombardier Transport fonce droit devant. Cette lancée, et un taux d'imposition favorable, a permis à Bombardier (T.BBD.B) de faire passer son bénéfice net de 91 à 245 millions US au troisième trimestre de l'exercice 2008-2009.

Alors que les turbulences commencent à secouer Bombardier Aéronautique, Bombardier Transport fonce droit devant. Cette lancée, et un taux d'imposition favorable, a permis à Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] de faire passer son bénéfice net de 91 à 245 millions US au troisième trimestre de l'exercice 2008-2009.

L'entreprise a légèrement dépassé les attentes des analystes, qui prévoyaient un bénéfice net de 13 cents US par action. Ils ont pu constater un bénéfice net de 14 cents par action.

«C'est un trimestre convenable dans un environnement difficile», a commenté Benoît Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Les revenus de Bombardier ont augmenté de 8% pour atteindre près de 4,6 milliards US au troisième trimestre de 2008-2009, en raison surtout d'une bonne performance de Bombardier Transport. Les revenus de cette filiale ont augmenté de 21% pour atteindre 2,3 milliards US et sa marge du bénéfice avant impôts et intérêts (BAII) est passée de 4,2 à 5,1%.

«Nos activités de transport se portent très bien en période de récession parce que les gouvernements investissent dans les infrastructures, a déclaré le président de Bombardier, Pierre Beaudoin, en téléconférence. Cela peut représenter des occasions pour nous à moyen terme.»

Les résultats de la filiale aéronautique ont toutefois été inférieurs aux attentes. Les revenus ont glissé de 2,4 à 2,3 milliards US en raison d'une diminution du nombre de livraisons d'avions commerciaux: Bombardier Aéronautique n'a livré que 22 appareils au troisième trimestre de 2008-2009, comparativement à 33 appareils pour le même trimestre de l'exercice précédent.

La filiale a quand même amélioré sa rentabilité avec une marge du BAII de 8,7%, comparativement à 5,2% l'année précédente, une performance qu'elle attribue notamment à une amélioration des prix de vente. Bombardier Aéronautique entend présenter une marge de 12% d'ici l'exercice 2012-2013.

«Nous croyons aux éléments fondamentaux du secteur à long terme, même s'il y a des défis à plus court terme», a déclaré le président de la filiale, Guy Hachey.

Il a indiqué qu'il s'attendait à un faible nombre d'annulations et à quelques reports de livraison. Le nombre de commandes a également chuté au troisième trimestre, soit 68 commandes au lieu des 112 enregistrées au même trimestre de l'exercice précédent. Cette chute touche avant tout les avions d'affaires, avec 48 commandes ce trimestre comparativement à 112 l'année précédente.

M. Hachey a toutefois fait valoir que le carnet de commandes était encore bien rempli: un client qui commande aujourd'hui un Challenger devra attendre 23 mois avant de recevoir son nouvel appareil, alors que Bombardier voudrait réduire ce délai afin qu'il se situe entre neuf et 12 mois.

Des nouvelles de la CSeries

Bombardier Aéronautique n'a pas l'intention de ralentir le développement de la CSeries, sa nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places, même si les commandes formelles se font encore attendre. Jusqu'ici, seule Lufthansa a signé une lettre d'entente pour un maximum de 60 appareils. En outre, selon Bloomberg, un responsable de l'Administration de l'aviation civile de la Chine a déclaré récemment que les autorités chinoises n'approuveront aucune nouvelle commande d'avions en raison du ralentissement économique.

«L'environnement présente plus de défis, mais nous n'avons pas constaté une diminution d'intérêt chez les clients, a soutenu M. Hachey. Nous allons dans les détails avec Lufthansa et nos discussions se poursuivent très bien avec les transporteurs chinois: elles ne seront pas touchées par la situation à court terme.»

M. Hachey a également indiqué que Bombardier s'apprêtait à conclure les contrats pour le premier bâtiment lié à la CSeries, un atelier d'essai au sol et en vol qui commencera à prendre forme dans la deuxième moitié de 2009. Le président de Bombardier Aéronautique a indiqué que le Fonds de solidarité FTQ, qui devait participer au premier projet de CSeries, pourrait aussi participer à la nouvelle mouture.

«Ça fait partie des choses que nous regardons», a-t-il déclaré.

L'action de catégorie B de Bombardier a gagné 3 cents pour clôturer à 3,92$ hier à la Bourse de Toronto.