La Réserve fédérale voulait à tout prix éviter une «contagion» de la crise à tout le système financier américain quand elle a pris des mesures sans précédents pour soutenir un plan de sauvetage de Bear Stearns et fournir des prêts d'urgence à de grandes firmes de Wall Street, selon des documents rendus publics vendredi par la banque centrale.

La Réserve fédérale voulait à tout prix éviter une «contagion» de la crise à tout le système financier américain quand elle a pris des mesures sans précédents pour soutenir un plan de sauvetage de Bear Stearns et fournir des prêts d'urgence à de grandes firmes de Wall Street, selon des documents rendus publics vendredi par la banque centrale.

Ces documents apportent un éclairage sur les délibérations à huis clos de la Fed en mars qui ont abouti à ces décisions controversées.

La banque centrale américaine est intervenue à un moment où la crise du crédit hypothécaire et les problèmes financiers s'intensifiaient, menaçant de paralyser tout le système financier et plonger l'économie dans la récession.

D'après ces documents, la Fed, compte tenu de la fragilité des marchés financiers à cette époque, s'est sentie obligée d'intervenir car une «défaillance immédiate» de la banque d'investissement Bear Stearns aurait provoqué «une contagion attendue».

Le président de la Fed, Ben Bernanke, et ses collègues étaient d'abord intervenus le 14 mars pour fournir un financement provisoire d'urgence à Bear Stearns via un accord avec JP Morgan Chase.

Deux jours plus tard, la banque étant au bord de la faillite, la Fed a accepté de soutenir jusqu'à 30 G$ d'un accord de reprise par JP Morgan.

Le même jour, le 16 mars, la Fed a dit qu'elle permettrait à de grandes firmes de Wall Street de s'adresser directement à la Fed pour des prêts d'urgence, un privilège accordé jusque-là aux seules banques commerciales.

C'était l'usage le plus large des prérogatives de la Fed en matière de prêt depuis les années 1930.

Selon les documents rendus publics vendredi par la Fed, la décision de la banque centrale était «fondée sur des développements récents, évoluant rapidement».

«Ces développements démontraient qu'il y avait eu une dégradation sur une large gamme de marchés financiers» sur lesquels les firmes de Wall Street s'appuient pour le financement.

Les décisions de la Fed ont été critiquées, notamment par les démocrates du Congrès. Ses détracteurs estiment que ses interventions s'apparentent à une aide gouvernementale et jouent dangereusement avec l'argent des contribuables américains.

Ben Bernanke a défendu ces interventions et devant le Capitole, il a assuré qu'il ne pensait pas que les contribuables auraient à souffrir de pertes.