Le service internet de Bell Canada a véhiculé le plus de virus, pourriels, attaques virtuelles et autres «activités malveillantes» au pays pendant la deuxième moitié de 2007, révèle une étude réalisée par la firme de sécurité informatique Symantec.

Le service internet de Bell Canada a véhiculé le plus de virus, pourriels, attaques virtuelles et autres «activités malveillantes» au pays pendant la deuxième moitié de 2007, révèle une étude réalisée par la firme de sécurité informatique Symantec.

Symantec, qui produit le populaire logiciel antivirus Norton, mène deux fois par année une enquête sur la sécurité en ligne. La compagnie a recensé l'an dernier 711 912 nouvelles menaces logicielles, contre seulement 125 243 en 2006.

L'étude place le Canada au 9e rang mondial pour ces activités néfastes, loin derrière les États-Unis, qui arrivent en première place.

Le premier rang canadien de Bell n'est toutefois pas surprenant, explique un porte-parole de Symantec, puisque l'entreprise est le plus important fournisseur d'accès internet au pays. Ses abonnés sont responsables - consciemment ou non - de 17 pour cent des activités malveillantes qui surviennent au Canada.

«Honnêtement, je pense que c'est simplement parce qu'ils (Bell) sont la plus grosse cible, a observé Dean Turner, le directeur du Global Intelligence Network de Symantec, depuis son bureau de Calgary. Ils ont le pourcentage le plus élevé au Canada d'utilisateurs de large bande passante, à 24%».

L'étude a aussi déterminé que les programmes malveillants ne se propagent pas uniquement par courriel, puisque le web serait maintenant le principal mode de transmission. Aujourd'hui, une simple visite à un site internet tout à fait légitime peut suffire pour être infecté.

Les pirates ciblent aussi de plus en plus les populaires sites de réseautage personnel, où les abonnés s'échangent des informations et des photos.

Le porte-parole de Bell Canada [[|ticker sym='T.BCE'|]], Jason Laszlo, a refusé de commenter le rapport, puisqu'il n'en avait pas pris connaissance.

Il a toutefois rappelé que Bell est un des principaux clients canadiens des produits de sécurité de Symantec.

«Je suis certain que quand nous aurons eu la chance d'examiner les données, nous pourrons confirmer ce que nous savons depuis le début, à savoir que nous avons le réseau le plus sécuritaire au Canada», a-t-il dit.

Les autres fournisseurs d'accès internet canadiens mentionnés dans l'étude de Symantec sont SaskTel, Primus, Peer One, Rogers et IWebtechnologies.

M. Turner ajoute qu'il ne faut pas lancer la pierre aux fournisseurs d'accès internet ou aux usagers, qui ne sont fréquemment pas au courant de ce qui se passe.

«Je dirais même que dans le cas des grands réseaux, les (fournisseurs d'accès) sont les victimes, a-t-il dit. Pouvez-vous seulement imaginer à quel point il leur est difficile de bloquer les activités malveillantes? Je pense que nous serions furieux (...) d'apprendre qu'ils surveillent notre navigation et qu'ils se comportent comme Big Brother.»

Les activités malveillantes ciblent essentiellement les internautes individuels, qui sont des victimes plus faciles que les réseaux ou les entreprises, ajoute-t-il.

Les attaques tentent d'exploiter leur comportement en ligne, notamment avec des attaques par «hameçonnage» qui essaient de les tromper pour qu'ils révèlent des renseignements personnels.

Pour contrer les programmes malveillants, dit M. Turner, certains fournisseurs d'accès - dont Bell - ont commencé à limiter la présence sur leur bande passante de certains programmes de partage de fichiers.