Le Cirque du Soleil représente aujourd'hui l'une des marques les plus fiables dans le monde, davantage même que le détaillant Costco, les fabricants d'ordinateurs Apple ou de motocyclettes Harley-Davidson.

Le Cirque du Soleil représente aujourd'hui l'une des marques les plus fiables dans le monde, davantage même que le détaillant Costco, les fabricants d'ordinateurs Apple ou de motocyclettes Harley-Davidson.

À la question «est-ce que vous recommanderiez notre société à un ami ou à un collègue?», près de 90% des 12 000 répondants interviewés dans une trentaine de pays ont répondu positivement au Cirque du soleil récemment.

À titre comparatif, le taux de satisfaction (NPS ou Net Promoter Score) des clients d'Apple est de 66%, de Costco, 79% et de Harley-Davidson, 81%.

«C'est une grande responsabilité parce que notre marque n'a pas été bâtie sur des notions de marketing ou d'affaires mais bien sur la créativité de nos artistes. C'est un fondement extrêmement fragile reposant exclusivement sur notre capacité de produire des spectacles de grande qualité», a expliqué le président et chef de la direction de la multinationale québécoise, Daniel Lamarre, en marge d'une conférence donnée mercredi devant 270 membres du CORIM (Conseil des relations internationales de Montréal).

Le NPS est une mesure de fidélisation de la clientèle, mise au point par le spécialiste américain Fred Reichheld, tenant compte à la fois des promoteurs et des détracteurs d'une marque donnée.

La théorie de Reichheld différencie les mauvais profits, obtenus à coup de promotions spectaculaires, des bons qui permettent une croissance à long terme d'une entreprise grâce à la fidélisation de clients devenus promoteurs de la marque.

Avec des revenus de 620 M$ US en 2006, le Cirque du Soleil ne s'étonne plus de ses succès internationaux. Mais à la veille de percer les importants marchés asiatiques -Macao, Tokyo et Shanghai entre autres- Daniel Lamarre dit sentir une nouvelle «confiance» face à la clientèle de sa compagnie.

«Notre marque a beaucoup plus de profondeur qu'on ne le croyait. Les gens nous voient de plus en plus dans des événements spéciaux (Super Bowl ou lancement des voitures McLaren et Fiat) et ils réagissent bien. Beaucoup de marques, dans l'histoire, se sont diluées et ont perdu leur crédibilité. On pense que ça ne nous arrivera pas parce qu'on comprend bien maintenant ce à quoi le public s'attend de nous», estime-t-il.

Ambassadeur culturel reconnu, le Cirque du Soleil peut aussi servir de tremplin d'affaires à d'autres entreprises d'ici dans le but de décrocher des contrats d'importance à l'étranger.

«Les gens qui veulent faire affaire à l'étranger, on leur dit: utilisez-nous. Les gens de CGI, avec nous en Asie comme partenaire en développement technologique, peuvent nous suivre. Ils viennent de développer un champ d'expertise dans le domaine du divertissement», souligne M. Lamarre.

Le Cirque du Soleil, rappelle-t-il, reste également une entreprise de pointe qui réinvestit 10% de ses profits dans la R&D. «C'est énorme et ça ne comprend pas une partie importante à mon avis, la main-d'oeuvre», ajoute le PDG.

L'entreprise québécoise souhaite conserver son centre de production et son «laboratoire» à Montréal.

D'ailleurs, les jeux vidéo intéresse de plus en plus le Cirque. Les grandes firmes internationales ont sondé le groupe fondé par Guy Laliberté, mais Daniel Lamarre insiste: «On va le faire avec des Québécois.»

Les équipes de création des divers spectacles sont essentiellement dirigées par des Québécois au Cirque du Soleil. L'entreprise fait travailler 3500 personnes dans le monde, dont près de 2000 Québécois.