L'estuaire de la Tamise devrait bientôt voir fleurir les éoliennes: le gouvernement britannique a donné cette semaine son feu vert à la construction de la plus vaste ferme d'éoliennes en mer au monde prévue pour alimenter en électricité 750.000 foyers.

L'estuaire de la Tamise devrait bientôt voir fleurir les éoliennes: le gouvernement britannique a donné cette semaine son feu vert à la construction de la plus vaste ferme d'éoliennes en mer au monde prévue pour alimenter en électricité 750.000 foyers.

Le projet London Array prévoit la construction d'un maximum de 341 éoliennes s'égrenant sur une surface de 232 kilomètres carrés, pour un coût de 1,5 milliard de livres (2,23 milliards d'euros).

Situé à plus de 20 kilomètres au large du Kent et de l'Essex (sud-est de l'Angleterre), ce champs d'éoliennes produira 1.000 megawatts, soit la consommation d'un quart des foyers de Londres.

Chaque éolienne culminera entre 85 et 100 m au-dessus du niveau de la mer et fonctionnera avec un vent minimum de 3 m/seconde, jusqu'à 25m/s.

Cette ferme "permettra d'éviter chaque année l'émission de presque deux millions de tonnes de dioxide de carbone", responsable du réchauffement climatique, a souligné le consortium London array, composé des groupes énergétiques EON et Shell ainsi que de l'équipementier Core.

En générant 1% de l'électricité consommée en Grande-Bretagne, elle apportera une contribution conséquente à l'objectif du gouvernement de produire 10% de son électricité d'ici 2010 avec des sources d'énergie renouvelables, et de le doubler d'ici 2020.

Pour l'heure, 4 à 5% de la consommation électrique du pays est "verte".

En même temps que London array, le projet de ferme offshore Thanet (à 11 km au large du Kent) a également reçu le feu vert du gouvernement. Il sera d'une taille plus modeste: 100 éoliennes sur 35 km2, pour un investissement de 500 millions de livres (745,71 millions d'euros).

Capable d'alimenter 240.000 foyers, Thanet devrait être achevé en 2008.

L'horizon est pour l'instant moins dégagé pour London Array car la construction à terre du transformateur électrique, indispensable pour relier la ferme au réseau de distribution, n'a pas encore reçu l'accord des autorités locales.

Elles ont déjà retoqué un premier projet en raison de l'architecture du bâtiment mais auraient noté "une amélioration significative" de la nouvelle version. La décision interviendra après une enquête publique en janvier.

Dans l'hypothèse de l'obtention de toutes les autorisations en 2006, le consortium tablait sur le début des travaux en mer en 2009 pour quatre ans.

Afin d'emporter l'adhésion d'habitants inquiets du ballet de camions pendant les travaux, le consortium a fait miroiter 850.000 livres (1,26 million d'euros) d'aides diverses, surtout pour les écoles, pour le village de Graveney qui accueillera le transformateur.

Greenpeace a salué ce "projet pionnier" destiné à "produire une énergie propre à grande échelle", les Amis de la Terre ont souligné que de tels projets jouaient un "rôle significatif mais il faut aller plus loin" et l'association britannique de l'énergie éolienne (BWEA) s'est réjouie du "signal clair" envoyé par la Grande-Bretagne au reste du monde.

La Société royale de protection des oiseaux (RSPB) a été plus nuancée: "ravie" de la construction de cette ferme, elle s'inquiète de son impact sur une colonie de plus de 7.000 oiseaux marins, des Plongeons catmarins.

A l'heure actuelle, le Royaume-Uni compte 136 fermes (5 offshore) avec 1.733 éoliennes produisant 1.900 megawatts ce qui permet d'alimenter plus d'un million de foyers et d'économiser près de 4,5 millions de tonnes de CO2.

Par ailleurs, 117 fermes sont en cours de construction et 205 projets sont en phase d'élaboration, représentant une production potentielle de 14.976 megawatts.