La Bourse de New York a regagné le terrain perdu depuis six ans et demi en terminant jeudi à quelques points de son record de clôture, une performance qui s'explique par la baisse des prix du pétrole et la pause dans le cycle de resserrement monétaire américain.

La Bourse de New York a regagné le terrain perdu depuis six ans et demi en terminant jeudi à quelques points de son record de clôture, une performance qui s'explique par la baisse des prix du pétrole et la pause dans le cycle de resserrement monétaire américain.

L'indice phare de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), qui regroupe les 30 valeurs vedette de la cote, a clôturé jeudi à moins de cinq points de son record historique de clôture, enregistré le 14 janvier 2000, à 11.722,98 points.

Il est monté au-dessus de ce seuil durant la séance jeudi, atteignant même 11.728,46 points un quart d'heure avant la cloche de fin de séance, pour finalement retomber et terminer à 11.718,45 points.

Le Dow Jones flirtait depuis plusieurs jours avec ce record, alors que la Bourse de New York a clôturé en hausse durant les quatre dernières séances.

Il l'avait déjà manqué de peu en mai et était ensuite redescendu, jusqu'à retrouver à la mi-juillet son niveau de décembre.

Mais depuis, "de nombreux sujets d'inquiétudes des investisseurs se sont atténués", souligne Michael Malone, de Cowen & Co.

"Un environnement économique particulièrement favorable au cours des six dernières semaines permet d'expliquer une régulière progression de Wall Street", relève Art Hogan, analyste à la maison de courtage Jefferies.

"Tout d'abord, les récents indicateurs macro-économiques publiés laissent penser que la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait poursuivre sa pause et ne pas relever ses taux d'intérêt", indique-t-il.

Ces indicateurs ont fait état d'une "modération de l'inflation" aux Etats-Unis, résume Art Hogan, confortant la banque centrale dans son scénario de ralentissement en douceur de l'économie.

Or un assouplissement des conditions de crédit fait mécaniquement monter le cours des actions.

"Le deuxième facteur expliquant le rebond de la Bourse, au cours des dernières semaines, est la chute des prix du pétrole", poursuit l'analyste.

Les cours du brut ont en effet perdu plus de 15 dollars depuis leurs records de cet été, laissant espérer au marché que ce repli allait permettre à la fois de juguler l'inflation et de doper les profits des entreprises.

De nombreux fonds d'investissements, qui avaient massivement vendu en juillet, sont ainsi revenus sur le marché, profitant de ces facteurs favorables, selon les analystes.

"La fin septembre sonne en outre le glas de l'année fiscale et beaucoup de fonds choisissent cette période pour réaménager leurs portefeuilles", explique Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

"Or, lorsqu'ils reviennent en Bourse, ces fonds veulent plutôt acheter des actions liquides et dont la capitalisation est forte", poursuit l'analyste, ce qui est l'apanage Dow Jones.

Autre élément favorable à la progression de l'indice vedette de Wall Street, "en période de croissance plus faible, comme c'est le cas actuellement, les investisseurs se tournent en général vers les valeurs dites +défensives+, que regroupe le Dow Jones", selon Marc Pado.

Ainsi, le DJIA a progressé de 9,34% depuis le début de l'année contre seulement 2,93% pour le Nasdaq, qui englobe les valeurs technologiques, dites de "croissance", et aux profils plus "risqués".

Le SP 500, qui regroupe, lui, des valeurs à la capitalisation plus faible, a dans le même temps progressé de 7,28%.

"Tant que les investisseurs restent confiants sur l'économie, le Dow Jones pourrait continuer à progresser", estime Michael Malone.

L'indice pourrait ainsi dépasser au cours des prochaines séances son record absolu de 11.750,28 points, atteint en cours de séance le 14 janvier 2000.

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