S'il n'en tient qu'aux Européens, nous volerons «vert» d'ici 2011. Et leurs exigences créent des occasions d'affaires pour les fabricants montréalais et leurs fournisseurs.

S'il n'en tient qu'aux Européens, nous volerons «vert» d'ici 2011. Et leurs exigences créent des occasions d'affaires pour les fabricants montréalais et leurs fournisseurs.

Le parlement européen s'apprête à voter, ce mois-ci, des dispositions qui forceront les lignes aériennes qui veulent desservir le Vieux-Continent à restreindre leurs émissions de gaz à effet de serre au niveau de 2004.

Ces règles ne font pas toujours le bonheur des lignes aériennes qui devront débourser de fortes sommes pour adapter leurs flottes.

Progrès réalisés

Les réalisations en matière d'environnement seront importantes.

Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), qui représente plus de 240 lignes aériennes, et dont le siège est à Montréal, l'aviation commerciale serait 5 % plus efficiente en matière de consommation de kérosène qu'il y a deux ans.

L'objectif pour 2020 est de réduire la consommation par passager/kilomètre d'un autre 25 %. La consommation moyenne actuelle serait de 3,5 litres par passager par 100 kilomètres.

Cela dit, les émissions de CO2 produites par l'aviation auraient crû de 70 % depuis 25 ans, selon T&E.

" Voyager en avion produit 140 grammes de CO2 par km par passager contre 100 grammes pour un trajet équivalent en auto " avance l'organisme.

Lors du Salon aéronautique de Bourget, en France, Scott Carson, directeur-général de Boeing Aerospace, déclarait que les fabricants de moteurs devront accroître la cadence des innovations si ils veulent réduire d'un autre 15 % les émissions de CO2 causées par l'aviation, d'ici huit ans.

L'environnementaliste Jos Dings reconnaît que les avionneurs et les fabricants semblent favorables plutôt aux nouvelles normes.

" Il n'y a pas de lobby de ces sociétés contre les nouvelles règles ", constate-t-il.

Le Québec à l'avant-garde

La grappe montréalaise de l'aéronautique n'est pas en reste.

Pratt et Whitney Canada investira 1,5 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années pour développer de nouveaux moteurs.

" Nos projets de recherche, menés avec des partenaires universitaires et le Centre de recherche et d'innovation et en aérospatiale du Québec (CRIAQ), visent à développer des moteurs qui répondront aux normes à venir en matière de protection de l'environnement ", affirme Walter di Bartolomeo, vice-président, Ingénierie de la société de Longueuil.

" La productivité de la R&D chez Pratt & Whitney Canada est même supérieure à celle de la maison mère américaine ", prétend Mehran Ebrahimi, professeur spécialisé en aéronautique à l'École des sciences de la gestion (ESG) de l'UQAM.

Du côté de Bombardier Aéronautique, on continue de croire en la CSeries.

" Cet avion devrait être de 15 % à 20 % moins énergivore", signale Marc Duchesne, le porte-parole de l'avionneur.

Les matériaux composites permettront à la société de réaliser cet objectif si tout se réalise comme prévu.

CMC Électronique de Ville-Saint-Laurent, un fabricant de systèmes électroniques de vol et de cabines de pilotage, offre également des produits qui devraient aider à réduire l'impact environnemental de l'aviation.

" Nos systèmes de gestion de vol permettent aux pilotes de maximiser certains aspects; soit la vitesse et la consommation d'essence. Ce qui peut réduire les impacts négatifs sur l'environnement ", explique son président Jean-Pierre Mortreux.