La Bourse de New York a plongé vendredi, la première contraction du marché du travail américain en quatre ans ayant suscité l'inquiétude des investisseurs sur la solidité de l'économie.

La Bourse de New York a plongé vendredi, la première contraction du marché du travail américain en quatre ans ayant suscité l'inquiétude des investisseurs sur la solidité de l'économie.

La Bourse de Toronto a suivi malgré des données plus encourageantes sur l'emploi au Canada, où le taux de chômage est resté stable à 6 % en août, soit un plancher de 33 ans, et où l'économie a créé 23 000 emplois.

Le TSX a perdu 144 points ou 1,1 % à 13 651,2.

À l'opposé des attentes, l'économie américaine a supprimé 4 000 emplois en août, contre 68 000 emplois créés en juillet.

Le taux de chômage est toutefois demeuré stable à 4,6%, a indiqué vendredi le département du Travail.

«La journée a débuté avec un choc pour les investisseurs: la première fois qu'il y a une destruction d'emplois depuis août 2003», a relaté Al Goldman, analyste d'AG Edwards.

De plus, les chiffres des mois précédents ont été révisés en baisse pour faire ressortir 68 000 embauches en juillet (au lieu de 92 000 annoncées initialement) et 69 000 en juin (au lieu de 126 000).

Or ces chiffres, jugés représentatifs de la santé du marché du travail et de l'économie en général, étaient particulièrement attendus par les investisseurs qui cherchent à avoir une idée de l'impact sur l'économie des turbulences boursières d'août, déclenchées par la crise du secteur des prêts immobiliers à risque («subprime»).

«Le secteur de l'immobilier est en récession, la question est: est-ce que le reste de l'économie l'est aussi ?», a indiqué Peter Cardillo, analyste d'Avalon Partners.

Ajoutant au pessimisme ambiant, l'ancien président de la Fed Alan Greenspan a souligné que l'attitude des marchés financiers lui rappelait la situation régnant avant les crises boursières de 1987 ou de 1998.

Cette mauvaise surprise sur le front de l'emploi a renforcé le scénario d'une baisse à venir du taux directeur de la Réserve fédérale, actuellement à 5,25%.

«Mais si la Fed baisse ses taux, cela sera-t-il pris positivement ou négativement ? Cela reviendra à reconnaître que l'économie a un problème, mais également que la Fed le sait et agit», a expliqué M. Goldman, qui pour sa part s'attend à «un atterrissage en douceur» de l'économie.