La Banque centrale européenne (BCE) devrait remonter ses taux directeurs encore une fois cette année, probablement en décembre comme l'attendent les marchés, a laissé entendre jeudi son président, le Français Jean-Claude Trichet.

La Banque centrale européenne (BCE) devrait remonter ses taux directeurs encore une fois cette année, probablement en décembre comme l'attendent les marchés, a laissé entendre jeudi son président, le Français Jean-Claude Trichet.

Si l'hypothèse de la BCE --reprise économique accompagnée de tensions infationnistes-- se confirme, alors il sera nécessaire de continuer "à ajuster le caractère accommodant de la politique monétaire", a déclaré le Français, ce qui signifie qu'au moins une nouvelle hausse de taux sera nécessaire.

"Je ne dirais pas quoi que ce soit qui contredise le sentiment" des marchés, qui misent sur une nouvelle hausse de taux d'intéret d'un quart de point en décembre, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Paris.

Il a en revanche refusé de commenter les intentions du conseil pour l'an prochain. "Nous agirons si nécessaire", s'est-il contenté de dire, rappelant que les décisions des gardiens de l'euro n'étaient pas "prédéterminées".

La BCE avait annoncé plus tôt une hausse d'un quart de point à 3,25% du principal taux directeur, le cinquième relèvement depuis décembre et largement attendu. Cette décision a été prise "à l'unanimité", a souligné M. Trichet. Une hausse d'un demi-point, sur laquelle les économistes avaient également spéculé, n'a pas été "considérée comme une décision appropriée".

Le président de la BCE a de nouveau mis en garde contre les risques de déparage des prix, malgré la détente observée sur le front des prix du pétrole ces dernières semaines. Il continue à craindre une contamination des niveaux élevés des prix du pétrole à l'ensemble de l'économie, via notamment de fortes augmentations de salaires. Il a de nouveau appelé les partenaires sociaux à la modération dans leurs négociations salariales.

Le conseil des gouveneurs va "surveiller de très près" les dangers inflationnistes, a-t-il prévenu. La BCE prévoit une inflation de 2,4% en 2006 et en 2007, supérieure à l'objectif à moyen terme de la BCE d'une augmentation des prix légèrement inférieure à 2%.

Les liquidité sont amples, les crédits au secteur privé augmentent très vite, faisant peser un risque sur la stabilité des prix à long terme, a-t-il précisé. Le secteur immobilier est "très dynamique" dans la zone euro, a-t-il ajouté, en référence à la grimpée des crédits dans ce domaine, même si l'Allemagne, première économie de la zone euro, reste pour le moment en dehors du mouvement.

Parallèlement, il a dressé un tableau très positif de l'économie de la zone euro.

"La reprise économique apparaît désormais légèrement plus solide que ne le laissaient supposer les données disponibles précédemment", selon lui. "En ce qui concerne la fin 2006 et l'année 2007, les conditions d'une croissance soutenue de l'économie de la zone euro demeurent réunies, à des rythmes élevés proches du potentiel", c'est-à-dire autour de 2% en rythme annuel.

ilp/ia