Grosse montée de mousse en Bourse pour les Brasseries Sleeman! Et pas seulement à cause de la canicule, présumée favorable aux ventes de bières.

Grosse montée de mousse en Bourse pour les Brasseries Sleeman! Et pas seulement à cause de la canicule, présumée favorable aux ventes de bières.

Plutôt, c'est la résurgence de rumeurs sur la propriété future du troisième brasseur en importance au Canada qui a fait sursauter sa valeur à la Bourse de Toronto.

Ses actions ont bondi de 14 % hier à 15,25 $, gonflant la valeur boursière totale de l'entreprise à 255 millions.

Sleeman (ALE) est la brasserie originaire de Guelph en Ontario que les Québécois connaissent surtout depuis son achat de l'entreprise Unibroue, de Chambly, il y a deux ans.

Mais depuis mai dernier, Sleeman est à son tour à la recherche d'offres d'achat ou d'investissement majeur à son capital.

Et c'était hier la dernière journée de ce processus qui pourrait mener à une transaction en septembre ou octobre, selon la direction de Sleeman.

Mais sur Bay Street, déjà, on spécule à propos d'offres de la part des deux géants actuels de la bière au Canada: Molson Coors et Labatt.

Mais aussi de brasseries étrangères avec lesquelles Sleeman a des partenariats d'affaires depuis quelques années: Royal Grolsch, des Pays-Bas, et Sapporo, du Japon.

"Selon les rumeurs, Molson Coors et Labatt seraient les acquéreurs les plus plausibles pour Sleeman. Mais je doute qu'une telle transaction obtienne l'accord du Bureau de la concurrence, car elle pousserait l'une ou l'autre de ces brasseries à presque 50 % des part du marché au Canada", a commenté un analyste en produits de consommation d'une firme majeure de Bay Street, qui préférait taire son identité.

"Aussi, l'achat de Sleeman par Molson Coors ou Labatt provoquerait sans doute la fermeture de la plupart de ses installations et le transfert de ses bières dans les usines encore sous-utilisées des grosses brasseries. Ce regroupement serait motivé par la recherche d'économie d'échelle par Molson Coors ou Labatt. Mais il signifie aussi la perte de centaines d'emplois, ce qui risque aussi d'agacer le Bureau de la concurrence."

Que feront les brasseries étrangères partenaires de Sleeman pour la production et la distribution de leurs produits?

"Dans le cas de la japonaise Sapporo en particulier, qui a tout de même confié un mandat nord-américain à Sleeman, je m'attends à ce qu'elle se pointe avec une offre d'investissement majeur, sinon une prise de contrôle", a poursuivi cet analyste.

Cependant, une brasserie internationale majeure déjà présente sur le marché canadien apparaît encore hors course.

Il s'agit de l'anglo-américaine SABMiller, que l'on présumait intéressée à Sleeman pour remplacer son partenariat commercial avec Molson Coors, qui a mal tourné.

La possibilité d'une mainmise sur Sleeman signifie que la plus grosse brasserie encore sous contrôle canadien risque à son tour de passer en mains étrangères, comme ce fut le cas pour Molson et de Labatt il y a quelques années.