Qui a dit que l'industrie américaine du textile était sur le déclin.

Qui a dit que l'industrie américaine du textile était sur le déclin.

Cette semaine, l'action de Berkshire Hathaway [[|ticker sym='BRK.A'|]] valait plus de 108 000 $ US à New York – même si la société de textile n'a pas produit un seul t-shirt depuis plus de 20 ans!

Berkshire Hathaway était une société de textile en difficultés quand Warren Buffett l'a acquise au rabais en 1965. Elle a mis fin à ses activités de textile en 1985 pour se consacrer uniquement sur ses investissements.

Aujourd'hui, Berkshire Hathaway est propriétaire de 73 entreprises, principalement dans le secteur des assurances (GEICO, National Indemnity), des services financiers, du commerce au détail (Nebraska Furniture Mart), de l'agro-alimentaire (Dairy Queen), des matériaux de construction (Benjamin Moore), des médias (Buffalo News), des produits de luxe (Borsheim's Fine Jewelry), du textile (Fruit of the Loom, Russell Athletics, Spalding, Brooks) et de l'énergie (MidAmerican Energy Holdings).

L'ancienne société de textile a aussi des investissements en Bourse: de 61,5 milliards $US au 31 décembre dernier (voir tableau). Sans compter les 38,3 milliards $US qui dorment dans les coffres de l'entreprise, et qui attendent d'être investis.

À la Bourse, l'Oracle d'Omaha est de nature très sélective. Sa mise de fonds minimale est d'un milliard $US. Il n'investit pas un sou – ou plutôt, un milliard de dollars – dans les sociétés dont la capitalisation boursière est inférieure à 10 milliards $US. Et encore: sa capitalisation boursière idéale se situe entre 30 et 60 milliards $US.

Or, de telles sociétés ne courent pas les rues. À titre d'exemple, il n'y en a qu'une dizaine qui sont inscrites à la Bourse de Toronto. «Il a de moins en moins de sociétés qui répondent à ses critères, dit François Rochon, président de Giverny Capital.

Mais, M. Buffett a remédié récemment à la situation en achetant davantage de sociétés privées. Les actifs boursiers de Berkshire diminuent d'année en année. M. Buffett s'est aussi ouvert au reste du monde. Il investit davantage à l'extérieur des États-Unis.»

À 108 000 $ US, l'action de Berkshire Hathaway est hors de prix pour les petits investisseurs.

Depuis 1996, ces derniers peuvent toujours devenir actionnaires de l'entreprise en achetant des actions de classe B, qui se transigent à 3600 $US. Il s'agit de l'un des rares compromis de l'Oracle d'Omaha, qui s'est toujours opposé au fractionnement des actions de Berkshire Hathaway.

«Des sociétés de courtage songeaient à acheter plusieurs millions de titres de Berkshire pour les revendre en petites parts moyennement une commission. M. Buffett n'aimait pas le fait qu'un intermédiaire fasse de l'argent avec Berkshire Hathaway sur le dos des petits investisseurs. Il leur a donc coupé l'herbe sous le pied en créant une nouvelle catégorie d'actions», dit Ralph Hartman, vice-président de la gestion de portefeuilles à La Financière Banque Nationale.

Un bon investissement, l'action de classe B de Berkshire Hathaway? Au 2 mai dernier, elle s'est appréciée de 22,0% en un an.

«Berkshire est la meilleure société au monde, croit M. Rochon. À cause de sa taille, on ne peut plus espérer des rendements annuels de 15%. Mais c'est un véhicule d'investissement qui devrait rapporter entre 10% et 12% par année.»