En dépit des problèmes sociaux qui pourraient être créés par la présence d'un casino, le maire d'Ottawa Larry O'Brien associe sa voix à celle de gens d'affaires du centre-ville qui souhaitent la construction d'un complexe de jeux de hasard dans la capitale fédérale.

En dépit des problèmes sociaux qui pourraient être créés par la présence d'un casino, le maire d'Ottawa Larry O'Brien associe sa voix à celle de gens d'affaires du centre-ville qui souhaitent la construction d'un complexe de jeux de hasard dans la capitale fédérale.

M. O'Brien a rencontré ces gens d'affaires de la rue Bank, il y a un mois, afin d'échanger sur cette idée qui pourrait rapporter des millions de dollars en ristournes à la municipalité et ainsi l'aider à boucler ses budgets.

Selon eux, la présence d'un casino permettrait de redonner du tonus à une économie locale qui en arrache déjà beaucoup.

Cette baisse de régime serait notamment causée par la croissance de population moins importante que ce que la Ville d'Ottawa avait prévue dans son plan officiel, à la faible création d'emplois et une économie trop axée sur la fonction publique.

«La clientèle du Casino du lac Leamy est constituée de 70 % de résidents d'Ottawa, indique M. O'Brien. Avec notre propre casino, nous pourrions fort probablement rapatrier une partie de ces revenus qui sont dépensés de l'autre côté de la rivière.»

Le maire sait très bien que l'arrivée d'un tel complexe d'amusement pourrait créer un froid avec sa voisine Gatineau, qui compte beaucoup sur le Casino du lac Leamy pour faire tourner une partie de son économie.

«Je suis convaincu que le maire de Gatineau, Marc Bureau, voudra avoir une petite discussion avec moi sur cette idée, a signalé M. O'Brien. Moi, de mon côté, je dois faire ce qui est mieux pour la Ville d'Ottawa.»

En plus du centre-ville, M. O'Brien estime que le parc Lansdowne pourrait aussi être une belle terre d'accueil pour un éventuel casino.

Le conseiller du quartier où est situé le parc Lansdowne, Clive Doucet, a dit s'opposer à la construction d'un tel complexe dans son secteur et dans sa ville.

«Partout dans le monde, des gens se suicident en raison des problèmes de jeu qu'ils ont développés au casino. Je ne veux rien savoir d'un casino chez nous.»

Même s'il représente un quartier où la pauvreté est tangible à plusieurs coins de rues, le conseiller Georges Bédard est en faveur d'une telle initiative touchant le centre-ville

«Les problèmes sociaux reliés au casino, nous les avons déjà avec les gens qui vont jouer à Gatineau et à Rideau-Carleton, rappelle-t-il. Je ne crois pas que nous pourrions créer des problèmes de dépendance au jeu supplémentaires.»

Sur les ondes de la télévision de Radio-Canada, le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, s'est montré réticent à lever le moratoire qui empêche l'arrivée de nouveaux casinos en Ontario.

M. McGuinty craint qu'un casino puisse créer une concurrence avec l'hippodrome de Rideau-Carleton, où plusieurs centaines de machines à sous attendent aussi les parieurs, et ainsi créer des difficultés financières pour ce complexe.

Du côté du Casino du lac Leamy, on avance que le maire O'Brien n'a pas donné les bons chiffres aux médias sur la fréquentation de la maison de jeux.

«Environ 50 % de notre clientèle provient de partout en Ontario, précise la porte-parole du casino, Catherine Schellenberg. Alors, il est faux de dire que 70 % de nos visiteurs viennent d'Ottawa.»

La porte-parole a par contre reconnu que l'arrivée d'une telle concurrence de l'autre côté de la rivière pourrait être «inquiétante» et que la maison de jeu devrait s'ajuster.