Emboîtant le pas à Vidéotron, le câblodistributeur Shaw a finalement annoncé mardi qu'il reprenait ses versements mensuels au Fonds canadien de télévision.

Emboîtant le pas à Vidéotron, le câblodistributeur Shaw a finalement annoncé mardi qu'il reprenait ses versements mensuels au Fonds canadien de télévision.

Maintenant que la situation de l'industrie a été normalisée et que la saison 2007 est sauvée, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes se dit prêt à revoir la pertinence et le fonctionnement de l'organisme.

Au moment où l'homme d'affaires Jim Shaw faisait la preuve de sa bonne volonté devant le comité du patrimoine, à Ottawa, le CRTC annonçait en effet la mise sur pied d'un groupe de travail sur l'avenir du FCT.

Ce comité, placé sous la responsabilité du vice-président radiodiffusion Michel Arpin, consultera notamment les télédistributeurs, les télédiffuseurs, les producteurs et les syndicats. Il rendra public son rapport final à la fin de l'année de radiodiffusion, le 31 août.

Dans un communiqué, le CRTC a précisé que le mandat du groupe était «d'atteindre un consensus pour résoudre les problèmes soulevés par les intervenants ou, à défaut de consensus, de définir les options possibles pour trouver une solution aux questions qui n'auront pas été résolues».

Préoccupations

Au cours des dernières semaines, Vidéotron et Shaw ont eu à maintes reprises l'occasion d'exprimer leurs doléances par rapport au FCT. Les deux entreprises trouvent le fonds mal géré et dénoncent le financement de productions destinées à Radio-Canada.

Mardi, Jim Shaw a répété qu'à ses yeux le FCT constituait «un vaste gaspillage d'argent» et qu'il était mal conçu.

Le pdg a expliqué qu'il n'avait accepté de reprendre ses versements qu'après avoir reçu l'assurance que des changements seraient apportés au fonctionnement de l'organisme. «Ce n'est pas un problème de fournir de l'argent. Mais il faut qu'il soit mieux utilisé», a-t-il martelé.

Shaw est le plus gros bailleur de fonds du FCT auquel il donne plus de 45 M$ par an, par l'entremise de ses filiales Shaw Cable et Star Choice.

Comme le pdg de Quebecor Média, Pierre Karl Péladeau, M. Shaw dit avoir exprimé ses doléances à plusieurs reprises aux dirigeants du Fonds avant de suspendre sa contribution en décembre dernier.

«Je n'ai rien fait de mal. J'essayais seulement d'attirer l'attention», a-t-il déclaré.

Changements à venir

Contrairement à Shaw qui semble disposée à poursuivre sa collaboration avec le FCT si ses commentaires sont pris en considération, Vidéotron préférerait s'en retirer et confier son argent à un nouveau fonds, le fonds Quebecor, placé sous la juridiction du CRTC.

«Notre objectif c'est de maintenir une industrie canadienne forte et on est d'avis que l'entreprise privée, plutôt qu'une structure bureaucratique, est bien placée pour le faire», a expliqué le président de la société, Pierre Karl Péladeau, après son témoignage devant le comité à Ottawa.

«Ce sont le gouvernement et le CRTC qui sont responsables de la viabilité du fonds. Nous, on dit simplement qu'on ne veut pas continuer à y contribuer», a-t-il ajouté.

Créé en 1996, le FCT a jusqu'ici versé 2,3 milliards $ pour financer plus de 4500 productions réalisées en français, en anglais et en langues autochtones. Les projets constituent autant des dramatiques que des émissions pour enfants, des documentaires ou des émissions consacrées aux variétés et aux arts de la scène.

Des entreprises de câblodistribution et de diffusion par satellite, de même que le gouvernement fédéral, assurent son financement. Leurs paiements sont obligatoires, en vertu du Règlement fédéral sur la distribution de radiodiffusion.