Une tante a cédé sa carte de débit à son neveu, qui en a profité pour retirer 16 000$ à son profit. Alerté par la dame, DIRA-Laval est intervenu.

Une tante a cédé sa carte de débit à son neveu, qui en a profité pour retirer 16 000$ à son profit. Alerté par la dame, DIRA-Laval est intervenu.

«On a menacé son neveu de poursuite», narre Gilles Fournier, président de cet organisme de prévention des abus envers les aînés.

«Il a signé une reconnaissance de dette et il la rembourse à raison de 800$ par mois.»

Depuis cinq ans, cette équipe de retraités a traité ainsi près de 800 dossiers.

Un mot bien sec pour décrire des situations terriblement humaines. Comme celle de cette grand-mère dont le petit-fils soutirait régulièrement des sommes de 300$. Il se ferait briser les jambes s'il ne payait pas les voyous qui le harcelait, disait-il.

On estime généralement que la moitié des abus financiers infligés aux aînés sont le fait de leurs enfants. La grande majorité provient de leurs proches.

«On est trop bonasse, quand on vieillit, lance Gilles Fournier. On fait trop confiance.»

Mais a-t-on le choix? Quand vient le temps d'accorder une procuration bancaire parce que le corps ne suit plus l'esprit, vers qui se tourner, sinon un proche?

Reste qu'il faut savoir à qui on a affaire. «Le chérubin qu'on a connu il y a 20 ans a peut-être changé», affirme Gilles Fournier.

Souvent, les parents âgés n'oseront pas opposer un refus à la demande de leur enfant. Mais comme le rappelle Gilles Fournier, ils n'ont pas à répondre à tous leurs besoins.

Encore un exemple: un fils qui perdait ses emplois à répétition demandait 4000$ par mois à sa mère pour payer son confortable logement et les traites de son coûteux camion. «On lui a dit: écoute mon gars, tu serais peut-être mieux de faire faillite.»

Dans tous les cas, la solution première, fondamentale, est de briser l'isolement.

Vous avez des soupçons, vous ressentez un inconfort? Parlez-en à des personnes indépendantes et extérieures au problème ou à des organismes d'aide. Vous ressentirez sans doute des sentiments de honte, de trahison, de colère, qui vous inciteraient peut-être à vous taire Mais c'est votre sécurité qui prime avant tout.

Dernier exemple Un couple âgé avait été traîné devant la cour des petites créances par un voisin agressif, qui exigeait que soit démoli l'abri d'auto qui jouxtait leur maison. Il arrivait que la neige glisse du toit jusque dans l'entrée du vindicatif voisin.

Le vieux monsieur se levait tôt pour prévenir les dégâts, mais un matin où il n'a pu le faire, le voisin s'est empressé de prendre des photos et de déposer une poursuite de 7000$.

DIRA-Laval est intervenu. «Il faut inciter les aînés à se défendre», relate Gilles Fournier. Son conjoint étant malade, la dame a appris par coeur sa plaidoirie, a déposé devant le juge et a gagné sa cause. Gilles Fournier était là. Larmes, rires, embrassades, soulagement «C'est probablement le type de bénévolat le plus valorisant.»