L'euro a frôlé jeudi la barre de 1,41 $ US, un niveau historique, toujours porté par la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser d'un demi-point de pourcentage ses taux d'intérêt.

L'euro a frôlé jeudi la barre de 1,41 $ US, un niveau historique, toujours porté par la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser d'un demi-point de pourcentage ses taux d'intérêt.

La monnaie européenne s'échangeait contre 160,90 yens, au lieu de 162,01 la veille au soir.

Le président de la Fed, Ben Bernanke, s'est exprimé jeudi face au Congrès américain sur la crise financière causée par le secteur des crédits immobiliers à risque aux États-Unis (subprime).

«Les turbulences ont eu pour origine les inquiétudes sur les crédits hypothécaires à risques, mais les pertes qui en ont résulté sur les marchés financiers mondiaux, ont largement dépassé les estimations les plus pessimistes du montant des pertes possibles sur ces prêts», a déclaré M. Bernanke devant le Congrès.

C'est la première fois que le patron de la Fed intervient publiquement depuis la décision, mardi, de l'institution qu'il préside d'abaisser d'un demi-point de pourcentage ses deux taux directeurs pour éviter une contagion de la crise du marché du crédit à l'«économie réelle».

Le marché s'attend à ce qu'il laisse entrevoir un nouvel assouplissement monétaire.

Mardi, la décision de la Fed, dont le taux d'intérêt directeur est fixé désormais à 4,75%, avait déjà propulsé l'euro à un nouveau record.

La décision, destinée à limiter l'impact de la crise des prêts immobiliers à risque, a soulagé les marchés financiers, mais pesé sur le dollar. Avec des taux en Europe à 4%, l'écart avec les taux américains s'est sensiblement réduit, ce qui rend les placements en dollars moins attractifs par rapport à ceux en euros.

«Le niveau clé des 1,40 $ US a été franchi. La faiblesse évidente du dollar vis-à-vis de toutes les devises reflète l'anticipation que les différentiels de taux d'intérêt contre le dollar vont bouger», notait Derek Halpenny, économiste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

Si cette différence entre les taux américains et ceux des autres zones se réduit encore, comme la plupart des analystes semblent en faire l'hypothèse, le dollar pourrait connaître un nouvel accès de faiblesse, dont profiterait à nouveau l'euro.

Le fait que les prix à la consommation aient diminué de 0,1% en août par rapport à juillet aux États-Unis --un chiffre annoncé mardi-- a encore renforcé l'hypothèse de nouvelles baisses des taux aux États-Unis, selon des analystes.

La pichenette finale permettant à l'euro de dépasser le seuil symbolique de 1,40 $ US a été donnée jeudi, quand il est apparu que l'Arabie saoudite n'avait pas abaissé ses propres taux directeurs en réponse au mouvement de la Fed, alors que le rial est normalement arrimé au dollar.

Cela a engendré des «spéculations selon lesquelles l'Arabie saoudite envisagerait de ne plus ancrer au dollar le cours du rial», a commenté David Jones, économiste chez CMC Markets, ce qui affaiblirait encore le billet vert.

La livre sterling en revanche n'a pas profité, comme elle l'aurait pu, de la faiblesse du dollar américain.

La monnaie britannique s'établissait à 2,0129 $ US jeudi, loin de son record historique à 2,0627 $ US établi en juillet. La livre est actuellement affectée par la crise qui a frappé la banque Northern Rock. Elle était aussi au plus bas depuis avril 2006 face à l'euro, à 0,6997.

Le franc suisse était en hausse face à l'euro, à 1,6484 franc pour un euro, comme face au dollar américain, à 1,1697 franc pour 1 $ US.