La débâcle de Bear Stearns et la décision prise lundi par American Home Mortgage de se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites semblent donner raison aux prophètes de malheur.

La débâcle de Bear Stearns et la décision prise lundi par American Home Mortgage de se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites semblent donner raison aux prophètes de malheur.

Ils redoutent que la crise des prêts hypothécaires à risque touche tous les emprunteurs... même le gouvernement du Québec.

American Home Mortgage Investment s'est mis lundi sous la protection de la loi sur les faillites, ce qui en fait le deuxième prêteur hypothécaire en importance aux États-Unis à fermer ses portes cette année.

Cette décision s'ajoute aux signes voulant que les retards dans les paiements s'étendent maintenant aux propriétaires ayant un bon dossier de crédit.

American Home a présenté sa demande de protection devant une cour fédérale américaine lundi à Wilmington, dans le Delaware, l'entreprise ayant des actifs de plus de 20,6 milliards US et des dettes de plus de 19,3 milliards US. Jeudi dernier, l'entreprise avait annoncé qu'elle allait suspendre ses activités.

À la fin de 2006, elle avait fait passer son effectif de 7400 à 1000 personnes.

American Home se spécialisait dans les prêts hypothécaires consentis aux personnes qui ratent de peu les meilleures cotes de crédit.

Plus de la moitié d'une douzaine de concurrents ont déclaré faillite cette année au moment où les défauts de paiement se sont étendus des emprunteurs à risque, ceux ayant le pire dossier de crédit, aux propriétaires présentant un dossier de paiements plus fiable.

«Leurs sources de financement sont toutes taries», observe Mark Power, un avocat qui conseille certains des quelque 100 000 créanciers.

«Ce cas sera très semblable à celui de New Century», ajoute-t-il.

New Century Financial Corp., de Irvine, en Californie, est devenu le plus important prêteur hypothécaire à réclamer la protection de la cour face à ses créanciers en avril dernier. L'entreprise est en train d'être liquidée.

Les transactions sur le titre de American Home à la Bourse de New York ont été interrompues lundi à 9h35. L'action, qui a clôturé à 70 cents US vendredi dernier, avait chuté à 44 cents US avant que les transactions soient interrompues.

American Home a inscrit certaines des plus importantes banques d'affaires au nombre de ses principaux créanciers.

Les cinq principaux créditeurs sans garantie comprennent des divisions de Deutsche Bank, Wilmington Trust, JPMorgan Chase & Co., Countrywide Financial et Bank of America, deuxième banque américaine en importance sur le plan de la capitalisation boursière derrière Citigroup. JPMorgan est la troisième banque en importance.

American Home n'a pas fourni d'estimations quant à la somme qu'il doit à chacun de ses 40 principaux créanciers sans garantie. American Home, de Melville, dans l'État de New York, sera aussi probablement contraint de liquider, selon M. Power.

L'entreprise a l'intention de vendre un ensemble de prêts et son service de prêts, qui s'occupait de recouvrement et d'entiercements pour environ 197 000 prêts d'une valeur de 46,3 milliards US, selon des documents de la cour.

À la fin du mois de juillet dernier, l'entreprise avait quatre entités non identifiées intéressées à racheter ses activités de prêts au détail et en gros, selon les documents de la cour. Les propositions n'ont jamais abouti.

L'entreprise faillie sera financée par des prêts pouvant atteindre 50 millions fournis par WL Ross & Co., selon un communiqué diffusé hier par Business Wire. American Home a dit croire ne pas disposer de suffisamment d'argent pour régler tous ses créanciers et s'attendre à ce que son titre soit rayé de la Bourse de New York.

Les banques d'affaires ont commencé à fermer le robinet de crédit de American Home cette année en raison de craintes touchant la propagation du non-paiement des prêts hypothécaires à risque, de sorte que le prêteur a été incapable de financer au moins 750 millions en prêts.