Optimiste quant à l'avenir des sables bitumineux, la filiale canadienne de Royal Dutch Shell, première société pétrolière européenne, veut construire une nouvelle usine à un prix pouvant atteindre 27 milliards pour traiter le bitume tiré de ces sables en Alberta.

Optimiste quant à l'avenir des sables bitumineux, la filiale canadienne de Royal Dutch Shell, première société pétrolière européenne, veut construire une nouvelle usine à un prix pouvant atteindre 27 milliards pour traiter le bitume tiré de ces sables en Alberta.

Le Scotford Upgrader 2 Project, qui sera construit près des installations existantes de Shell aux environs de Fort Saskatchewan, en Alberta, sera réalisé en quatre phases avec une capacité de 100 000 barils par jour chacune, a indiqué Shell Canada. La construction pourrait commencer dès 2009.

Les coûts envisagés du projet oscillent entre 22 milliards et 27 milliards et ils comprennent les installations futures destinées au mélange du bitume, a précisé la compagnie.

L'usine de valorisation, qui transforme le pétrole lourd en brut prêt à être raffiné, pourrait lancer ses opérations à compter de 2012.

«C'est gros, à la fois au chapitre de la capacité et des coûts», avance Mark Friesen, un analyste de FirstEnergy Capital Corp., à Calgary.

«Cela signifie que Shell est très optimiste en ce qui concerne sa stratégie à long terme touchant les sables bitumineux au Canada», ajoute-t-il.

Grâce à son usine de valorisation, Shell sera en mesure de traiter davantage de bitume tiré de ses projets à Athabasca, Cold Lake et Peace River, ainsi que celui d'autres fournisseurs. Shell est propriétaire du Scotford Upgrader existant à Fort Saskatchewan avec ses partenaires Chevron et Western Oil Sands.

«La nécessité de ce projet tient au souhait de Shell de disposer de la capacité et de la souplesse pour transformer le bitume tiré des projets dans les sables bitumineux en produits de pétrole brut de plus grande valeur, a indiqué la compagnie. Les produits de pétrole brut peuvent être utilisés comme produits de base par les raffineries partout en Amérique du Nord et dans d'autres pays.»

Le projet est la première grande annonce stratégique de Shell concernant ses activités au Canada depuis que la compagnie a payé 8,7 milliards en avril dernier pour acheter les 22% de Shell Canada qu'elle ne possédait pas encore.

Shell entend consacrer jusqu'à 12,8 milliards pour augmenter la capacité de son projet dans les sables bitumineux d'Athabasca à 100 000 barils par jour.

Selon la compagnie, le seul projet d'Athabasca, qui peut traiter à l'heure actuelle 155 000 barils par jour, serait en mesure de produire 700 000 barils par jour «à long terme».

L'entreprise étudie aussi la possibilité de construire une nouvelle raffinerie à Sarnia, en Ontario.

Les prix pétroliers, qui sont près d'un niveau record, incitent les compagnies comme Shell, Exxon Mobil et Total à se faire concurrence pour obtenir la main-d'oeuvre et l'équipement nécessaires pour augmenter leurs activités dans les sables bitumineux.

Selon une estimation de l'Agence canadienne de l'énergie, 125 milliards pourraient être dépensés d'ici 2015 pour presque tripler la production des sables bitumineux à environ 3 millions de barils par jour.