La montée en force des câblodistributeurs et la vive concurrence dans l'industrie du sans-fil continuent de faire très mal à Bell Canada (T.BCE).

La montée en force des câblodistributeurs et la vive concurrence dans l'industrie du sans-fil continuent de faire très mal à Bell Canada [[|ticker sym='T.BCE'|]].

Le géant montréalais des télécoms doit annoncer ce matin (mercredi) des pertes de clients impressionnantes en téléphonie résidentielle et des résultats inférieurs à ceux de Telus [[|ticker sym='T.T'|]] et Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] dans le sans-fil.

Selon un rapport de l'analyste Greg MacDonald, de la Financière Banque Nationale, quelque 174 000 abonnés à la téléphonie locale auront dit adieu à Bell Canada pendant le deuxième trimestre, un recul de 5,4%.

Pendant ce temps, l'entreprise aura ajouté 52 100 clients à son service sans-fil, estime-t-il.

«De toutes les compagnies que nous suivons, Bell est d'après nous celle qui a le plus de chances d'être inférieure aux attentes, particulièrement dans le secteur du sans-fil», a écrit M. MacDonald dans son rapport.

D'après l'estimation moyenne des analystes sondés par Bloomberg, les revenus de Bell Canada Entreprises auront reculé de 7,6% au deuxième trimestre, à 4,44 milliards de dollars. Les profits, eux, auront dégringolé de 14%, à 422,8 millions, croient-ils. BCE dévoilera ses résultats officiels tôt ce matin.

La concurrence féroce des câblodistributeurs et des autres fournisseurs de téléphonie internet affecte fortement le secteur d'activité traditionnel de Bell. La part de marché de ces nouveaux venus a grimpé de 7,6% en 2005 à 14,2% l'an dernier, a confirmé la semaine dernière un rapport du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Cette saignée en téléphonie résidentielle rend le sans-fil encore plus névralgique pour Bell Canada. La Caisse de retraite Teachers, qui a mis la main sur BCE avec ses partenaires pour 51,7 milliards, mise très gros sur cette division pour faire croître l'entreprise - et maximiser son investissement.

En entrevue avec La Presse Affaires à la mi-juillet, le grand patron de Teachers, Claude Lamoureux, n'a laissé aucun doute sur ses attentes: Bell doit devenir numéro un dans le sans-fil au Canada. Tant au chapitre du nombre d'abonnés que des revenus.

Le défi est de taille. À l'heure actuelle, Bell arrive au troisième rang quant aux revenus générés par le sans-fil (943 millions au premier trimestre, comparativement à 1 milliard pour Telus et 1,2 milliard pour Rogers), et ses clients lui rapportent moins à chaque mois que ceux de ses concurrents.

Au premier trimestre, Bell comptait 5,8 millions d'abonnés sans-fil, 700 000 de plus que Telus mais 1,1 million de moins que Rogers.

Rogers dans le rouge

Par ailleurs, si le câblodistributeur ontarien Rogers a annoncé des gains solides dans le sans-fil, mardi, ses résultats globaux ont été rédigés à l'encre rouge au deuxième trimestre.

L'entreprise a dû payer une charge exceptionnelle de 452 millions de dollars, liée au règlement en espèces de ses rachats d'actions.

Cette sortie d'argent majeure a transformé le profit de 279 millions du deuxième trimestre 2006 en perte de 56 millions cette année. Les revenus ont bondi de 16%, à 2,53 milliards.

Le grand patron Ted Rogers a tenu à nier les rumeurs voulant que Rogers soit intéressée à racheter Shaw, le deuxième plus gros câblodistributeur du pays. «Nous n'avons eu aucune discussion avec Shaw au sujet d'une combinaison des deux entreprises», a-t-il affirmé pendant une téléconférence.

Rogers a aussi annoncé hier une forte augmentation du dividende annuel, qui passera de 0,16$ à 0,50$ par action.

Le titre de Rogers a glissé de 5,6% (2,84$) mardi à la Bourse de Toronto, pour terminer la journée à 48,22$. Celui de BCE, pour sa part, a gagné 0,22% (11 cents), pour clôturer à 40,28$.