Stimulée par de solides résultats au troisième trimestre, Alcan (A) investira un demi-milliard de dollars dans une nouvelle ligne de production qui lui permettra de tester une technologie d'électrolyse avancée.

Stimulée par de solides résultats au troisième trimestre, Alcan (A) investira un demi-milliard de dollars dans une nouvelle ligne de production qui lui permettra de tester une technologie d'électrolyse avancée.

Alcan pourrait installer cette ligne au Canada. Il pourrait s'agir de convertir une ligne existante, ou en créer une nouvelle.

"Nous envisageons deux ou trois sites, a déclaré le président et chef de la direction d'Alcan, Dick Evans, au cours d'une téléconférence en marge de la divulgation des résultats de l'aluminerie pour le troisième trimestre. Ça pourrait être au Canada, comme ça pourrait ne pas l'être."

Alcan prendra une décision à ce sujet au cours des six prochains mois.

À l'heure actuelle, l'aluminerie peut compter sur plusieurs générations d'une technologie d'électrolyse d'abord mise au point par Pechiney, AP30 et AP35+. Alcan estime qu'une nouvelle génération, AP50, permettra de réaliser des économies additionnelles grâce à des niveaux d'intensité de courant plus élevés. De tels niveaux devraient permettre d'augmenter les capacités de productions des usines, mais aussi leur efficacité.

Actuellement, une seule cellule AP50 est en fonction au centre de recherche d'Alcan Métal Primaire à Saint-Jean-de-Maurienne, en France.

C'est pour tester à plus grande échelle cette nouvelle version qu'Alcan veut mettre en place une ligne de production de 44 cellules, d'une capacité de 60000 tonnes.

"Notre intention est d'augmenter sa capacité dans le futur", a déclaré M. Evans.

Avant son acquisition par Alcan, l'aluminerie Pechiney avait prévu d'implanter la technologie AP50 dans une nouvelle aluminerie à Coega, en Afrique du Sud. Il s'agissait d'un projet imposant, d'une capacité de 660000 tonnes par année. Après avoir fait l'acquisition de Pechiney, Alcan a revu le projet et a décidé d'écarter la technologie AP50 pour ce projet spécifique. Il a plutôt effectué une nouvelle étude de faisabilité avec AP30 et AP35.

Deux centres de recherche d'Alcan, l'un à Saguenay, l'autre en France, travaillent ensemble sur une autre technologie d'électrolyse encore plus avancée, AP5X. Éventuellement, la ligne de production créée pour AP50 pourrait servir à tester AP5X, a indiqué M. Evans.

Au cours de la téléconférence, le grand patron d'Alcan s'est montré particulièrement satisfait au sujet des résultats du troisième trimestre de l'entreprise.

Le bénéfice net a atteint 456 millions US, soit 1,20$US par action, comparativement à seulement 81 millions US, soit 21 cents US par action, pour la même période de l'exercice précédent.

Alcan a attribué une bonne partie de cette amélioration à la hausse des prix de l'aluminium. La majoration des prix a également permis à Alcan d'augmenter ses revenus de 18% pour atteindre près de 5,8 milliards US.

Les flux de trésorerie ont atteint 803 millions US au troisième trimestre de 2006, comparativement à 655 millions US à la même période de l'exercice 2005. Alcan s'attend à ce que cette performance se poursuive.

"Étant donné la solidité des indicateurs de base du marché de l'aluminium et la tendance saisonnière normale des flux de trésorerie, nous nous attendons à des flux de trésorerie d'exploitation encore plus élevés au quatrième trimestre", a déclaré M. Evans.

Alcan s'attend à ce que le marché de l'aluminium demeure favorable au cours des deux prochaines années. Pour 2006, l'aluminerie prévoit une croissance de la consommation de 6,7% et une croissance de l'offre de 5,7%. Par conséquence, le marché devrait connaître un déficit de près de 300000 tonnes en 2006. Pour 2007, Alcan ne fait pas de prédiction, mais elle s'attend à ce que les excédents ou les déficits ne dépassent pas 200000 tonnes.

M. Evans a noté la présence grandissante de la Chine sur le marché. En 1995, ce pays consommait 8% de l'aluminium mondial. En 2005, cette proportion est passée à 23%. Les États-Unis ne représentent plus que 22% de cette demande, comparativement à 29% en 1995.

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