Le dollar canadien a franchi la barre des 90 cents US et s'est hissé à un sommet de sept mois lundi après qu'un rapport eut indiqué que la croissance économique s'est accélérée au Canada en février dernier pour le cinquième mois de suite.

Le dollar canadien a franchi la barre des 90 cents US et s'est hissé à un sommet de sept mois lundi après qu'un rapport eut indiqué que la croissance économique s'est accélérée au Canada en février dernier pour le cinquième mois de suite.

Les cambistes ont acheté des devises canadiennes après que Statistique Canada eut indiqué que l'économie du pays avait crû à une cadence de 0,4 % en février, comparativement à une progression de 0,1 % le mois précédent.

Les économistes s'attendaient à un essor de 0,2 %, selon un sondage effectué par Bloomberg.

«Il y a un fort sentiment optimiste» par rapport au dollar canadien, observe Dustin Reid, stratège principal en matière de devises chez ABN Amro Bank, à Chicago.

«Les éléments fondamentaux demeurent très positifs au Canada à la fois sur le plan de la croissance et sur celui de l'emploi», ajoute-t-il.

Lundi, le huard avait grimpé de 47 centièmes à 90,08 cents US à Toronto.

Un dollar américain achète 1,1101 $. Plus tôt dans la journée d'hier, le huard avait atteint 90,51 cents US, un sommet depuis le 7 septembre dernier et c'est la devise qui venait au deuxième rang pour la plus grande progression, ne le cédant qu'au real brésilien, parmi les 16 devises les plus échangées.

Le huard s'est apprécié d'environ 4 % en avril par rapport au dollar américain grâce à des signes de vigueur économique et de gains au chapitre des produits de base, qui forment environ 54 % des exportations canadiennes.

L'envolée actuelle du huard, qui se poursuit depuis cinq semaines, est la plus longue depuis la mi-2004, les prix du pétrole brut ayant rebondi de 30 % depuis le creux récent de 49,90 $US le 18 janvier dernier.

«Il y a un tel influx d'investissements dans l'Ouest canadien, et presque tout cet argent est pour l'énergie», constate Daniel Fuss, un vice-président de Loomis Sayles & Co., à Boston.

«Le Canada est en plein essor en ce moment», avance-t-il.

La devise canadienne a aussi profité de la faiblesse du dollar américain.

Les cambistes ont en effet vendu des dollars américains, qui était en baisse par rapport au yen et à l'euro, après que le Département américain du commerce eut fait savoir à Washington que les dépenses personnelles aux États-Unis avaient augmenté moins que prévu eu mars dernier, alors que les prix à la consommation ont été stables durant le même mois.

Ces résultats ont alimenté les rumeurs voulant que la Federal Reserve américaine (FED) abaisse les taux d'intérêt pour stimuler une économie en ralentissement après les avoir majorés 17 fois entre 2004 et 2006.

«Le marché est d'humeur à vendre le dollar américain et cela aide le dollar canadien», explique M. Reid, de ABN Amro.

La semaine dernière, la Banque du Canada a laissé son taux directeur inchangé à 4,25 % pour la septième fois de suite alors que la Fed a maintenu son taux cible pour les prêts d'un jour entre les banques à 5,25 % depuis juin dernier.

Lundi, l'avantage au chapitre du rendement des bons du Trésor américain de deux ans par rapport aux obligations canadiennes semblables était de 44 points de base, avantage le plus mince depuis le 6 avril 2005.

Cet écart était de 86 points de base le 16 novembre, ce qui augmente l'attrait des actifs libellés en dollars canadiens.