L'inflation est restée soutenue en février aux États-Unis, avec une hausse de 0,4% des prix à la consommation.

L'inflation est restée soutenue en février aux États-Unis, avec une hausse de 0,4% des prix à la consommation.

Cela devrait inciter la Réserve fédérale (Fed) à laisser ses taux inchangés la semaine prochaine selon les analystes.

Dans le même temps l'indice de base (hors alimentation et énergie) a augmenté de 0,2%. Les analystes tablaient sur une progression de 0,3% pour l'indice général et de 0,2% pour l'indice de base.

En janvier, les prix à la consommation avaient augmenté de 0,2% et l'indice de base avait progressé de 0,3%.

Sur un an, la hausse des prix à la consommation a atteint 2,4% (après +2,1% en janvier) en février et 2,7% pour l'indice de base (comme le mois précédent).

Ces chiffres étaient très attendus à l'approche de la réunion de la Réserve fédérale (Fed), mardi et mercredi prochains, d'autant plus que les analystes craignaient une mauvaise surprise après la publication jeudi de chiffres beaucoup plus forts que prévu pour les prix à la production (+1,3% et +0,4% pour l'indice de base).

«La Fed n'est pas encore sortie d'affaire, c'est pourquoi en dépit du ralentissement de la croissance il faut s'attendre à un nouveau statu quo la semaine prochaine», estime Gina Martin du groupe financier Wachovia.

Le principal taux directeur est pour le moment fixé à 5,25%.

La banque centrale viserait un taux d'inflation annuel inférieur à 2% (hors alimentation et énergie). Elle a averti qu'elle pourrait remonter encore ses taux si l'inflation ne s'infléchissait pas, mais cette décision serait difficile à prendre dans un contexte d'incertitudes grandissantes sur la croissance liées notamment à la crise de l'immobilier.

«L'indice général a plus progressé que prévu, en raison du mauvais temps qui a dopé le coût de l'énergie et de l'alimentation, et la hausse des prix à la pompe a contribué à inverser la modération des coûts énergétique enregistrée en janvier», a souligné Mme Martin.

En février, la hausse des prix à la consommation s'explique avant tout par la forte progression des prix de l'alimentation (+0,8% après +0,7%), entraînés par les cours des fruits et légumes. Le prix de l'énergie a progressé de 0,9% (après -1,5%) en raison essentiellement d'un bond de 5% du prix du gaz.

Hors alimentation et énergie, l'indice a été entraîné à la hausse par les coûts du logement (+0,4% après +0,2%) qui ont représenté «environ la moitié de la progression» totale enregistrée le mois dernier, selon le ministère.

Le prix des vêtements a augmenté de 0,5% (après +0,3%), tandis que les coûts médicaux progressaient de 0,5% après avoir bondi de 0,8% déjà le mois précédent.

Le coût de la formation et des communications a augmenté de 0,3% (après -0,1%), et le prix des transports a progressé de 0,1% après un recul de 0,8% en janvier.

Dans un rapport distinct la Fed a annoncé un bond inattendu de 1% de la production industrielle en février, après une baisse de 0,3% en janvier, en raison notamment d'un bond de la production énergétique.

Les analystes tablaient sur une augmentation de 0,3% seulement, et la progression la plus forte enregistrée depuis novembre 2005.

«Le secteur industriel semble émerger lentement du passage à vide produit par les secteurs liés à l'automobile et à l'immobilier résidentiel ces derniers mois», note Nariman Behravesh de Global Insight.

De plus le taux d'utilisation des capacités a atteint 82% là où les analystes attendaient 81,3%, ce qui est le taux le plus élevé depuis septembre dernier.

«La hausse de la production et de l'utilisation des capacités augure bien des dépenses d'investissement, qui sera l'une des sources de croissance cette année (avec les exportations et les dépenses de consommation)», a ajouté M. Behravesh.

Cette tendance ne plaide pas non plus pour une baisse de taux rapide, selon les analystes.