Bientôt le printemps. Bientôt le temps de rénover. RONA (T.RON), Home Depot (HD), Home Hardware ou encore Canadian Tire (T.CTC). Lequel des quincailliers aura votre faveur?

Bientôt le printemps. Bientôt le temps de rénover. RONA [[|ticker sym='T.RON'|]], Home Depot [[|ticker sym='HD'|]], Home Hardware ou encore Canadian Tire [[|ticker sym='T.CTC'|]]. Lequel des quincailliers aura votre faveur?

L'analyste Michel Tessier, de la Banque Laurentienne, avoue avoir un faible pour RONA. «Leur modèle d'affaires axé sur la croissance par acquisitions est solide. Leur rentabilité est excellente», assure-t-il.

Au Canada, le quincaillier québécois est devenu un joueur incontournable dans le secteur de la rénovation. D'un océan à l'autre, RONA compte maintenant 70 grandes surfaces (dont les Réno Dépôt au Québec) et plus de 620 magasins franchisés et corporatifs.

Et malgré le ralentissement de la construction résidentielle, l'heure serait au marché de la rénovation, pensent plusieurs analystes. Des données indiquent d'ailleurs que 72 % des maisons construites au Canada sont âgées de plus de 20 ans.

Au pays, RONA détient ainsi 15 % des parts de marché dans la rénovation-quincaillerie, à égalité avec Home Depot. Pas très loin, Canadian Tire et Home Hardware revendiquent des parts respectives de 13 % et 12 %. Le reste du terrain (près de 40 %) appartient à des petits magasins indépendants.

Avec une marge de crédit de 500 millions $ pour conclure des transactions, RONA aurait l'avantage sur ses concurrents pour grandir par acquisitions en raison de la flexibilité à intégrer les petits marchands à son réseau, pense M. Tessier.

L'an dernier, le chiffre d'affaires de RONA s'est élevé à 4,5 milliards $. Ses profits nets ont progressé de 8,5 %, à 1,64 $ par action. En 2007, RONA vise la barre des 5 milliards $ tout en dégageant un bénéfice par action de 1,77 $ (+ 8,3 %).

Depuis quelques années, RONA a surtout pris du poids en Ontario et dans l'Ouest canadien. «Ils ne sont surtout plus dépendants d'une région particulière. Comme l'économie tourne actuellement au neutre dans l'Est, ils engrangent les profits dans l'Ouest», fait remarquer Michel Tessier.

N'empêche. Dans le secteur de la quincaillerie-rénovation, RONA évolue dans un environnement passablement encombré. Et l'arrivée prochaine du géant américain Lowe's au Canada pourrait chambarder les habitudes des consommateurs.

Et si Lowe's tentait une offre sur RONA ? «C'est une possibilité, croit Michel Tessier. Ce serait beaucoup plus facile pour eux d'acheter une chaîne en place que d'en monter une magasin par magasin.»

Il faut dire que depuis quelques mois, l'action de RONA joue au yo-yo à la Bourse de Toronto. En juillet, elle s'échangeait à 20 $. Il y a un an, elle valait plus de 23 $. Mardi, le titre de RONA a terminé la journée en baisse de 76 ¢, à 23,60 $.

La remontée boursière des derniers mois a permis au titre de la société de s'échanger sur les marchés à un multiple de 13 à 14 fois les profits de l'exercice en cours.

Des ratios en dessous de la moyenne de l'industrie alors que le multiple est ces temps-ci de 17 fois les profits de l'exercice en cours. Alors sous-évalué le titre de RONA ? Oui, répond Michel Tessier. Selon lui, les prochains trimestres seront porteurs de bonnes nouvelles. Il entrevoit le titre atteindre 28 $ d'ici 12 mois.

Chez Valeurs mobilières Desjardins, Keith Howlett partage également cet avis. L'analyste s'attend à une forte croissance du chiffre d'affaires à condition que les acquisitions soient au rendez-vous. Il fixe le cours cible de l'action à 26 $ d'ici un an.

À la Financière Banque Nationale, l'analyste Jim Durran continue de croire au secteur de la rénovation, notamment au Québec et en Ontario, là où RONA occupe beaucoup de terrain.

Avec la montée des prix des maisons un peu partout au pays, l'analyste de la Nationale s'attend à voir plusieurs propriétaires opter pour la rénovation. Il appréhende une cible de 30 $ d'ici un an pour le titre de RONA.