Les investisseurs ne devraient obtenir le droit de vote qu'un an après l'achat de leurs actions, affirme l'Institut sur la gouvernance des organisations publiques et privées.

Les investisseurs ne devraient obtenir le droit de vote qu'un an après l'achat de leurs actions, affirme l'Institut sur la gouvernance des organisations publiques et privées.

«Le droit de voter pour l'élection des administrateurs et sur les grandes questions d'orientation stratégique devrait être acquis lorsque les actions ont été détenues pour une période minimale d'un an>, affirme l'IGOPP dans un communiqué accompagnant le document de politique intitulé .

Le document a été rédigé par le président du conseil de l'Institut, Yvan Dallaire. On y souligne notamment que la présence croissante dans les marchés boursiers des fonds de couverture et autres investisseurs à très court terme change la nature des marchés financiers.

«On constate, par exemple, que la période de détention moyenne des actions a baissé de sept ans, en 1960, à deux ans, en 1992. Elle n'est (maintenant) plus que de sept mois et demi», affirme-t-on dans le communiqué.

Les pressions constantes pour une performance à court terme peuvent influencer négativement la gestion des sociétés cotées en bourse, en allant parfois à l'encontre des intérêts des entreprises et des investisseurs à long terme, souligne l'IGOPP.

«Tout comme les touristes et les gens d'affaires en visite dans un pays un jour d'élection n'obtiennent pas ipso facto le droit de vote du seul fait d'être présent dans le pays ce jour-là, il serait raisonnable qu'un nouvel actionnaire attende une certaine période avant de participer aux choix stratégiques d'une compagnie», ajoute l'Institut.

Le document cite plusieurs études qui semblent révéler un effet pervers de la part de ces «investisseurs de passage» qui poussent la direction à une gestion à court terme en mettant l'accent, exclusivement ou presque, sur les profits du prochain trimestre et la probabilité de rencontrer les attentes des analystes.

On risque alors de laisser tomber des investissements prometteurs, souligne l'IGOPP.

Cette étude de l'Institut s'ajoute à celle qu'il avait rendue publique il y a environ deux semaines sur les actions à droit de vote multiples.