L'entrepreneur déchu Ronald Weinberg a changé d'avis mercredi et, tout bien réfléchi, il n'exige plus la récusation du juge André Denis, le magistrat chargé d'entendre la flopée de poursuites qui découlent du scandale Cinar.

L'entrepreneur déchu Ronald Weinberg a changé d'avis mercredi et, tout bien réfléchi, il n'exige plus la récusation du juge André Denis, le magistrat chargé d'entendre la flopée de poursuites qui découlent du scandale Cinar.

M. Weinberg et son nouvel avocat, Me Jean Lozeau, ont décidé d'abandonner leur demande de récusation du juge Denis, évoquée lundi.

Jusqu'à sa comparution lundi dernier, M. Weinberg avait frôlé l'outrage au tribunal en ratant trois audiences en moins d'un mois devant le juge Denis. Alors que se déroulaient plusieurs procès, M. Weinberg était disparu hors du pays dans un endroit inconnu de ses anciens avocats. Le juge Denis a écorché M. Weinberg le 30 novembre dans un jugement très sévère envers ses absences répétées et ses manuvres dilatoires.

Ce sont ces propos caustiques du juge qui avaient incité, lundi. M. Weinberg à demander la récusation.

"Cette décision s'inscrit dans une volonté ferme de ne pas retarder inutilement la procédure", a affirmé Me Lozeau dans une déclaration écrite remise aux médias.

M. Weinberg est poursuivi au civil par les nouveaux propriétaires de Cinar, qui lui réclament 110 millions de dollars, dont 59 millions auraient été détournés aux Bahamas.

Lui-même avait aussi intenté une demi-douzaine de procès dans la foulée de l'affaire Cinar, mais ces causes ont toutes été rejetées par le juge Denis dans sa décision du 30 novembre, vu les défauts de comparaître répétés de M. Weinberg.

Les avocats de Cinar, Cara Cameron et Mark Shrager, ont fait savoir qu'ils ne feraient aucune déclaration hier.

En plus d'assurer la défense de M. Weinberg contre Cinar, dès lundi prochain en cour, Me Lozeau va d'ici là tenter de remettre sur rails les poursuites intentées par son client, celles-là mêmes que le juge Denis a jeté en dehors de la cour le 30 novembre. Il a jusqu'à demain après-midi pour remettre au juge Denis une requête écrite en ce sens, de même qu'une liste détaillée de tous les actifs détenus partout au monde par M. Weinberg et sa famille.

Disant viser une meilleure communication, M. Weinberg a engagé un relationniste professionnel, qui a diffusé hier un communiqué de presse hier pour annoncer la décision de ne pas demander la récusation du juge.

Mais le même communiqué indique que toutes les déclarations écrites de M. Weinberg qui doivent être déposées d'ici demain par Me Lozeau seront "sous scellés", c'est-à-dire exclues du dossier de cour public, au moins jusqu'à lundi.