André Fourçans juge essentiel, «d'inscrire dans le patrimoine culturel des jeunes une connaissance minimale des mécanismes économiques qui régissent nos sociétés.»

André Fourçans juge essentiel, «d'inscrire dans le patrimoine culturel des jeunes une connaissance minimale des mécanismes économiques qui régissent nos sociétés.»

Pour ce professeur à l'École supérieure des sciences économiques et commerciales de Paris, la discipline qu'il enseigne aide à comprendre le monde. Cette conviction l'a incité à écrire un livre intitulé : L'économie expliquée à ma fille, un ouvrage qui vise à montrer l'économie comme une discipline passionnante. Construit sur le mode d'une narration-conversation, plutôt qu'à la manière d'un traité ou d'un manuel scolaire, ce livre vulgarise les théories économiques en plus de présenter les personnages qui les ont élaborées au fil des siècles.

Puisant dans son expérience d'enseignant, de conseiller, de politicien et de conférencier, celui qui a aussi écrit en 2001 La mondialisation expliquée à ma fille multiplie les analogies afin d'illustrer les différentes philosophies exposées.

L'auteur s'attarde notamment à Adam Smith, qui a démontré, grâce à sa théorie de la main invisible, que de servir son propre intérêt peut néanmoins faire progresser et avancer «l'intérêt général».

André Fourçans y confronte aussi des philosophies diamétralement opposées, comme celle du Britannique John Maynard Keynes. Son keynésianisme favorisait, dans la première moitié du dernier siècle, une intervention active de l'État dans l'économie afin d'assurer le plein emploi.

Aux visions divergentes de ces spécialistes, l'auteur ajoute celles, davantage contemporaines, de groupes qui s'en inspirent. Parmi ceux-ci, notons les «nouveaux classiques», qui considèrent que les progrès techniques expliquent les fluctuations économiques plus que les variations de la demande.

À l'autre bout du spectre, les «nouveaux keynésiens», eux, jugent que toute activation de l'économie par la monnaie stimulerait à court terme la production et l'emploi avant «de déboucher sur la hausse des prix».

L'économie expliquée à ma fille étudie ainsi les différentes écoles de pensée touchant de multiples facettes : taux d'intérêt, marchés financiers, richesse des nations, inflation, emploi et chômage, commerce international, etc.

Cela dit, l'auteur – et il le reconnaît sans toutefois le justifier – a mis de côté des pans comme l'économie publique (fiscalité, protections sociales) et l'application de la méthode économique aux grands enjeux (l'environnement et la santé). Sans doute se garde-t-il quelques cartes cachées pour une nouvelle édition... L'économie gagne à être abordée comme le fait André Fourçans. Sans condescendance pour le lecteur, il offre, avec un ton juste et une « légèreté sérieuse », un volume qui atteint son but.

L'économie expliquée à ma fille, André Fourçans, Éditions du Seuil, 2006, 215 pages.

Prix suggéré : 27,95$.

3 étoiles

L'auteur est journaliste pigiste et chroniqueur-associé à la librairie Coop HEC Montréal (www.coophec.com)