Le président du conseil d'administration du Japonais Toyota Fujio Cho et le PDG de l'Américain Ford Alan Mulally se sont rencontrés la semaine dernière, a indiqué mercredi Toyota, alors que la presse nippone évoque une alliance entre les deux constructeurs automobiles.

Le président du conseil d'administration du Japonais Toyota Fujio Cho et le PDG de l'Américain Ford Alan Mulally se sont rencontrés la semaine dernière, a indiqué mercredi Toyota, alors que la presse nippone évoque une alliance entre les deux constructeurs automobiles.

«Les hauts dirigeants de Toyota rencontrent les hauts dirigeants d'autres constructeurs automobiles quand l'occasion se présente. Ainsi, le président de Toyota Cho a récemment échangé des voeux avec le PDG de Ford Motor Alan Mulally», a fait savoir le groupe japonais dans un communiqué.

Interrogé, un porte-parole de Toyota s'est refusé à révéler la teneur de leurs entretiens.

Selon le quotidien d'affaires Nikkei, la rencontre a eu lieu la semaine dernière à Tokyo et les deux dirigeants ont évoqué une possible alliance dans le domaine des technologies «écologiques», comme les moteurs hybrides fonctionnant à la fois à l'essence et à l'électricité.

Les discussions étaient préliminaires et très larges, a de son côté indiqué le quotidien américain Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier.

«Le contenu de la rencontre n'est pas encore clair. Toyota a déjà dit qu'il était prêt à partager ses technologies environnementales si ses partenaires lui offrent le juste prix», a commenté Atsushi Kawai, analyste chez Mizuho Investors Securities.

Mais M. Mulally, un ancien dirigeant de Boeing qui a rejoint Ford récemment, «est une personne qui vient de l'extérieur. Peut-être qu'il voulait simplement rencontrer des gens de l'industrie à l'occasion d'une visite au Japon», a-t-il spéculé.

Toyota, dont les voitures économes en carburant rencontrent un vif succès commercial en Amérique du Nord, pourrait devenir en 2007 le premier constructeur automobile mondial, devant l'américain General Motors (GM), selon les plans de production qu'il a dévoilés la semaine dernière.

Mais dans le même temps, le groupe japonais s'inquiète d'éventuels retours de bâton protectionnistes de la part de Washington, alors que les constructeurs américains traversent de sérieuses difficultés.

«Toyota pourrait avoir discuté en interne des mesures pour aider ses rivaux américains. Une alliance avec Ford pourrait réduire la probabilité d'un conflit frontal entre Toyota et ses concurrents américains», estime le Nikkei.

L'annonce de cette rencontre au sommet Ford-Toyota intervient moins de trois mois après l'échec de la tentative de rapprochement entre leurs concurrents japonais Nissan, français Renault et américain General Motors.

Ford dispose déjà d'un allié au Japon, le constructeur Mazda Motor, dont il détient un tiers du capital. Le numéro deux américain a discuté a plusieurs reprises dans le passé d'une éventuelle alliance avec Toyota, mais ces pourparlers n'ont jamais débouché sur rien de concret.

Quant à Toyota, il possède depuis 1984 une coentreprise avec General Motors aux États-Unis, Nummi, qui produit les modèles Pontiac Vibe et Corolla.