Dans le cadre de l'exploitation des sables bitumineux albertains, Shell Canada (SHC) envisage de déplacer la croissance future de la transformation de brut lourd vers Montréal ou Sarnia, en Ontario, en raison des coûts trop élevés d'une éventuelle expansion en Alberta.

Dans le cadre de l'exploitation des sables bitumineux albertains, Shell Canada (SHC) envisage de déplacer la croissance future de la transformation de brut lourd vers Montréal ou Sarnia, en Ontario, en raison des coûts trop élevés d'une éventuelle expansion en Alberta.

La pétrolière, qui extrait les sables bitumineux de la région de l'Athabasca avec ses partenaires Chevron Canada et Western Oil Sands, constate que la forte croissance économique albertaine fait grimper les coûts quand vient le temps de construire une unité de valorisation. Une unité de valorisation permet de transformer le brut lourd en brut synthétique pour le raffinage. L'entreprise viserait à augmenter cette production à environ 500 000 barils par jour d'ici une dizaine d'années.

" Historiquement, il fallait avoir l'unité près des sables bitumineux, souligne Louis-Philippe Gariépy, directeur des affaires publiques chez Shell Canada. Maintenant, avec toute l'incidence du boom dans l'Ouest, la main-d'oeuvre est difficile à trouver et elle est très coûteuse. "

Si Shell Canada devait décider de construire une unité de valorisation dans l'est du Canada, Montréal serait bien placée pour l'accueillir avec la présence d'une raffinerie à Montréal-Est. La raffinerie produit déjà 130 000 barils de pétrole par jour et emploie 425 personnes à temps plein.

" La raison pour laquelle on identifie Sarnia et Montréal comme des endroits potentiels n'est pas un hasard: c'est que nous y avons déjà des raffineries, dit M. Gariépy. Nous avons déjà des sites industriels et nous raffinerions ce brut-là en essence. Alors il vaudrait mieux situer des unités près de nos installations. "

Toutefois, le responsable des relations publiques soutient que rien n'est encore fait. Il préfère aussi ne pas s'aventurer sur le terrain des chiffres quant aux coûts et aux délais, mais reconnaît qu'un investissement dans le monde pétrolier nécessite souvent des milliards de dollars. " Nous sommes précisément dans le processus d'évaluation, explique M. Gariépy. Nous sommes dans les premières phases. Nous voulons voir si ces options ont du mérite et s'il y en a, nous verrons quelle est la faisabilité à Sarnia et à Montréal. "

Il refuse toutefois de dire si Montréal pourrait être favorisé. " Je ne peux pas donner 20 % ou 80 % des chances à l'un des sites. Il faut regarder la disponibilité et la réceptivité des agences gouvernementales. Il faut travailler avec les autorités réglementaires et avec les collectivités afin d'avoir de bons rapports et une bonne compréhension des projets. "

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