Les investisseurs ont beau s'inquiéter des marchés, les entreprises qui gèrent les Bourses de Montréal et de Toronto, elles, roulent sur l'or!

Les investisseurs ont beau s'inquiéter des marchés, les entreprises qui gèrent les Bourses de Montréal et de Toronto, elles, roulent sur l'or!

C'est ce que confirment leurs résultats trimestriels publiés hier, manifestement gonflés par les gros volumes de transactions des derniers mois.

À la Bourse de Montréal, le profit net du deuxième trimestre terminé le 30 juin a bondi de 67 % par rapport à l'an dernier, à 6,5 millions de dollars.

Les revenus bruts ont crû de 34 %, à 20,7 millions, pour le trimestre, propulsés par une forte croissance de 62 % du volume moyen de contrats négociés chaque jour.

En fait, pour chaque dollar de revenu, la Bourse de Montréal dégage maintenant 31 cents de profit. C'est 6 cents de plus par dollar qu'il y a un an.

" La performance au deuxième trimestre a été exceptionnelle ", affirme Luc Bertrand, président de la Bourse de Montréal, qui se spécialise dans le secteur pointu mais en forte croissance des produits dérivés.

Ces instruments financiers incluent principalement les options et les contrats à terme qui sont modelés sur des titres réels, comme des actions et des obligations. Les produits dérivés permettent aux investisseurs professionnels de gérer les risques de fortes fluctuations de leurs portefeuilles.

Les produits dérivés sont donc prisés en période de mouvements importants des marchés, comme lors de la montée boursière du début d'année, de la correction survenue en mai dernier et de la nervosité qui prévaut depuis.

Pour la première moitié de l'exercice 2006, les revenus de la Bourse de Montréal sont en hausse de 32 % et son bénéfice net, de 41 %.

Pareils résultats ont de quoi réjouir ses quelque 200 actionnaires, dont plusieurs sont des employés-clés de la Bourse de Montréal.

Le rendement de leur avoir a atteint 40 % au deuxième trimestre, presque deux fois plus qu'il y a un an.

À Toronto, pendant ce temps, les actionnaires du Groupe TSX qui gère les Bourses d'actions TSX et TSX Croissance ne sont pas en reste.

Les revenus bruts du groupe ont atteint 92,6 millions au deuxième trimestre de 2006, une hausse de 35 % par rapport à l'an dernier.

La plus forte augmentation des revenus (51 %) est survenue sur le marché des actions. Les revenus d'inscription de titres, moins élevés, ont crû de 24 % au deuxième trimestre.

" Un autre excellent trimestre en termes de performance d'exploitation et de croissance ", a résumé Richard Nesbitts, chef de la direction du Groupe TSX.

Quant au bénéfice net trimestriel du groupe, il a encore augmenté de 20 % par rapport à l'an dernier pour s'établir à 28,5 millions, ou 42 cents par action.

Mais ce gain aurait pu être plus élevé sans les baisses de tarifs consenties par la Bourse de Toronto afin de renforcer sa compétitivité face à New York et Londres, notamment.

Avec la volatilité des marchés des derniers mois, en particulier à Toronto, le volume des transactions aux deux Bourses du Groupe TSX a bondi de 87 % au deuxième trimestre.

La valeur totale des transactions, pour sa part, a crû de 50 %.

Une telle performance du Groupe TSX devrait rehausser la valeur de ses actions, négociées d'ailleurs à la Bourse de Toronto.

Ces actions ont été un peu malmenées ces derniers mois, à l'instar de l'indice de marché S&P/TSX.

En fin de séance, hier, elles progressaient de 2,5 %, à 44,98 $, leur cours le plus élevé depuis le début de juillet.

Mais ce cours demeure inférieur d'environ 9 $ par action au sommet atteint en février dernier.

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.