Matin de juillet à Hanoï. Il est 9h et la chaleur, déjà torride. Dans la salle de conférence de la State Bank of Vietnam, deux immenses ventilateurs tournent à plein régime sous l'image de Ho Chi Minh, fondateur de la république démocratique du Vietnam.

Matin de juillet à Hanoï. Il est 9h et la chaleur, déjà torride. Dans la salle de conférence de la State Bank of Vietnam, deux immenses ventilateurs tournent à plein régime sous l'image de Ho Chi Minh, fondateur de la république démocratique du Vietnam.

À table, le Dr Tran Quang Khanh, directeur du secteur des coopératives à la banque. Avec lui, une interprète, même s'il a étudié à Paris et comprend de toute évidence l'anglais.

Pendant une bonne heure, il expliquera les 50 ans de vie des coopératives de crédit au Vietnam, depuis le départ des Français jusqu'aux 961 caisses populaires actuelles, en passant par les faillites du passé. Un long exposé.

«La chose dont je suis le plus fier, dit M. Tran, c'est qu'on ait réussi à rétablir les caisses, développer l'économie rurale et éliminer la pauvreté.»

Développement International Desjardins, une composante du Mouvement du même nom, donne depuis le début des années 90 un coup de main aux caisses vietnamiennes. Les Lévisiens expliquent de quelle façon s'organiser en réseau, créer des liens entre elles pour servir les 1,1 million de membres et leurs familles.

M. Tran est particulièrement fier du fait que, lorsque Desjardins partira, le réseau, lui, restera en place. «On a beaucoup d'ONG au Vietnam, mais quand elles partent, il ne reste pas toujours beaucoup de traces.»

Les organisations non-gouvernementales sont en effet fort présentes au pays. Avec des succès évidents en ce qui a trait à l'élimination de la pauvreté. Le taux de pauvreté est passé de quelque 70% à la fin des années 80 à un peu plus de 20% actuellement.

Michel Bélanger, qui est présent au Vietnam pour Desjardins, ne doute pas une seconde du rôle de Desjardins dans cette baisse. «Les prêts que les caisses font, ils génèrent des revenus. C'est le principe de la micro-finance.»

Les caisses font beaucoup de petits prêts. En tout, elles ont prêté pour plus de 800 millions US.

Le prêt moyen est de 1200$US. Et le taux de remboursement est excellent. À peine 0,3% des prêts sont en défaut de paiement. «C'est mieux que les banques étrangères», dit fièrement M. Tran.