Échaudé par les pertes enregistrées en 2003 et 2004, le fabricant de structures d'acier Groupe ADF (T.DRX) vise désormais les profits à tout prix, quitte à laisser passer des contrats moins rentables.

Échaudé par les pertes enregistrées en 2003 et 2004, le fabricant de structures d'acier Groupe ADF [[|ticker sym='T.DRX'|]] vise désormais les profits à tout prix, quitte à laisser passer des contrats moins rentables.

À l'assemblée annuelle des actionnaires, mardi, à Montréal, les dirigeants de l'entreprise ont tout de même annoncé que le carnet de commandes s'élevait actuellement à 103 M$, un sommet des deux dernières années.

En décembre dernier, il avait chuté à 47 M$ à la suite de l'annulation de deux contrats totalisant 111 M$ par un client du Midwest américain.

«On pense que le marché sera favorable pendant les prochains 18 à 36 mois», a déclaré le PDG de Groupe ADF, Pierre Paschini, en marge de la réunion. «C'est un marché en ébullition; on va être là.»

Depuis le début de l'année, ADF a décroché d'importants contrats pour des aéroports et des édifices à bureaux aux Etats-Unis, en plus de réaliser une percée dans l'Ouest canadien, dans le secteur pétrolier de l'Alberta.

La compagnie espère que cette première conduira à d'autres contrats dans ce riche marché.

Ces derniers mois, ADF a soumissionné pour des projets dont la valeur totale dépasse 1 G$, ce qui laisse entrevoir plusieurs autres contrats.

Dans le but de maximiser ses profits, l'entreprise de Terrebonne ne tient plus à offrir le service d'installation à tous ses clients. ADF se concentre aussi sur les projets plus complexes, qui sont plus rentables.

«Ce n'est pas le volume qu'on recherche, c'est la marge», a résumé Pierre Paschini.

Syndicats

Dans certains marchés, New York par exemple, les coûts de main-d'oeuvre sont tels qu'ils font porter un risque trop élevé à ADF. Mais en Floride, où le fabricant est présent depuis 1992 et où les coûts de main-d'oeuvre sont moins élevés, le service «clés en mains» est toujours offert.

«Les "unions" (syndicats) ne sont pas fortes» en Floride, a précisé M. Paschini. «À New York, c'est les "unions" qui contrôlent beaucoup si une "job" va aller bien ou va aller mal.»

Au cours des deux dernières années, ADF a plus que doublé le personnel à son usine, qui compte maintenant près de 200 employés. Il y a un an, l'entreprise a conclu avec le syndicat une convention collective d'une durée exceptionnelle de 14 ans, avec renégociation des salaires tous les trois ans.

Au 31 janvier dernier, pas moins de 98% de la production d'ADF était exportée aux États-Unis. La compagnie ne travaille actuellement sur aucun projet d'envergure au Québec.

La marge bénéficiaire brute d'ADF est passée de 17% en 2005-06 à 31% en 2006-07.

Le titre du Groupe ADF a clôturé mardi à 3,60 $, en hausse de 0,6%, à la Bourse de Toronto.