Le prix des copropriétés chute de 10 % dans les Laurentides et suit à peine le taux d'inflation à Montréal et dans Lanaudière.

Le prix des copropriétés chute de 10 % dans les Laurentides et suit à peine le taux d'inflation à Montréal et dans Lanaudière.

Les statistiques publiées mardi par la Chambre immobilière du Grand Montréal, pour le mois de février 2007, surprennent par la faiblesse du prix des condos, même en début d'année et dans un contexte de marché en train de se rééquilibrer.

Pour les deux premiers mois de l'année, le prix des condos baisse de 9 % dans les Laurentides, comparativement à une hausse limitée à 2 % dans Lanaudière et à 3 % à Montréal.

«Le marché est en train d'absorber le grand nombre de condos neufs invendus», souligne le chef de la direction de la Chambre immobilière du Grand Montréal, Michel Beauséjour.

«Ce stock d'invendus équivaut à un an et demi de ventes», selon lui.

Michel Beauséjour, dont l'organisme représente les courtiers, ne croit pas que ces invendus pèseront sur les prix pendant plusieurs mois, car «la demande demeure forte. L'impact de ce stock se limitera à ralentir la croissance des prix sur le marché de la revente», selon lui.

Le prix des copropriétés baisse ou plafonne parce qu'il «y a trop de condos neufs à vendre», a estimé Jean-Claude Vandelac, président d'Immeubles Vandelac, courtier indépendant de la région de Montréal depuis 15 ans.

«Il y a des constructeurs qui ont des surplus de condos à vendre et ils doivent rajuster des prix à la baisse. La valeur des condos a beaucoup monté ces dernières années et, là, des constructeurs doivent donner des escomptes ou carrément baisser le prix, comme de 225 000 $ à 210 000 $.»

Jean-Claude Vandelac constate le revirement «un peu partout dans la région métropolitaine. Il y a même des tours de condos dont les unités sont mises en location, dans l'attente d'un rétablissement des prix de vente».

Par contre, les duplex et les triplex se vendent très rapidement et à prix élevé depuis un an, ajoute-t-il.

Le prix des condos est plutôt influencé par la baisse obligé des attentes des vendeurs de ces propriétés, a déclaré de son côté Éric Léger, du Groupe Sutton dans les Laurentides. «Des vendeurs doivent se rajuster parce que leurs condos sont à vendre depuis des mois déjà», souligne-t-il.

«Le nombre d'inscriptions de condos à vendre est quand même élevé dans les Laurentides.»

Éric Léger en dénombre 951, comparativement aux 392 ventes de condos de l'an dernier. «Parce que les prix élevés se retrouvent souvent à Tremblant, il est possible que les pressions à la baisse y soient plus fortes», ajoute-t-il.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) avait prévu pour 2007, dans la région, une hausse du prix des condos de 3 %.

L'an dernier, le prix des condos n'a augmenté que de 3 % dans la région de Montréal et le marché est redevenu équilibré, rappelle Sandra Girard, analyste de la SCHL.

L'analyste minimisé cependant l'importance du revirement apparent, faute d'une analyse plus approfondie. Elle soupçonne de la volatilité dans le marché que des raisons techniques pourraient expliquer, selon Sandra Girard.