Le médicament de Neurochem (T.NRM) sera peut-être efficace contre l'Alzheimer, mais il a fait oublier aux investisseurs d'être prudents ces derniers temps, disent des analystes.

Le médicament de Neurochem [[|ticker sym='T.NRM'|]] sera peut-être efficace contre l'Alzheimer, mais il a fait oublier aux investisseurs d'être prudents ces derniers temps, disent des analystes.

Le titre a bondi de près de 45 % au cours des deux dernières semaines, pour se jucher dans les environs des 29 $ CAN, sans qu'aucune nouvelle officielle puisse expliquer cette ascension.

Selon l'analyste Elemer Piros, de la firme américaine Rodman & Renshaw, la conférence Neuroalliances tenue à Atlanta le 23 octobre, et réunissant la plupart des grosses compagnies pharmaceutiques américaines, a pu mousser l'action.

Cette conférence portait sur les médicaments contre l'Alzheimer candidats à une entente de licence, et l'Alzhemed de Neurochem était l'un des seuls prétendants sérieux en lice.

Ce produit fait l'objet de tests cliniques de phase III, la dernière avant la commercialisation, dont les résultats devraient être connus au printemps.

«Les compagnies pharmaceutiques montrent un intérêt extraordinaire pour l'Alzheimer et il y pourrait y avoir une entente de licence n'importe quand, dit M. Piros. Il y a clairement un momentum autour du titre.»

Mais il souligne que la valeur de cette éventuelle entente reste inconnue et qu'au cours actuel de Neurochem, un calcul rationnel commanderait de réduire la recommandation sur l'action.

La cible de M. Piros est de 21 $ US, alors que le titre se négocie autour de 25 $ US aux États-Unis.

Au Canada, l'analyste Philippa Flint, de RBC Marchés de capitaux, vient d'émettre une recommandation de vente. Le titre plane à des milles de son cours cible, qui n'est que de 13 $ l'action.

«Combien êtes-vous prêt à payer pour un produit encore en développement contre l'Alzheimer ?» demande Mme Flint.

Les tentatives de mise au point d'un médicament vraiment efficace contre cette maladie ont toutes échoué jusqu'ici, et de manière plus générale, peu de traitements réussissent à franchir la barrière du cerveau.

Or, Philippa Flint calcule qu'il faut supposer des risques d'échec de moins de 40 % pour l'Alzhemed si l'on veut justifier le cours actuel de Neurochem.

«Même s'il est possible que l'action poursuive sa montée dans l'attente de la divulgation des résultats cliniques à venir, nous pensons que le risque est excessif et nous recommandons aux investisseurs d'encaisser leurs profits», écrit Mme Flint dans son dernier rapport.

L'Alzhemed est moins avancé qu'un autre produit de Neurochem, Kiacta, candidat au traitement de l'amylose amyloïde, maladie s'attaquant aux reins.

Kiacta a droit à un examen prioritaire de la Food dans Drug administration des États-Unis, qui pourrait donner le feu vert à sa commercialisation en avril.

Mais la plupart des analystes attribuent plutôt l'engouement du marché à l'Alzhemed.

Avec 4,5 millions d'Américains atteints d'Alzheimer et un marché pour un éventuel traitement évalué à 3 G$ US, la spéculation s'explique.

D'autant plus que Neurochem est dirigée par Francesco Bellini, fondateur de l'ancienne Biochem Pharma, qui a découvert la trithérapie contre le sida.