Seule l'Italie connaîtra une croissance réelle plus faible que le Canada cette année, parmi les membres du G7.

Seule l'Italie connaîtra une croissance réelle plus faible que le Canada cette année, parmi les membres du G7.

La Péninsule ne pourra éviter la récession avec une prévision de croissance de 0,1%, selon les derniers tableaux publiés hier par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Le Canada fera tout juste un peu mieux avec 0,8%, ce qui suppose une deuxième moitié d'année un peu plus dynamique que la première. Après six mois, la taille de l'économie canadienne est moins grande qu'au moment où elle a commencé l'année, avec un repli de 0,8% de son produit intérieur brut au premier trimestre, suivi d'une avancée timide de 0,3% au deuxième.

L'organisme international établi à Paris a révisé ses prévisions après la publication des données officielles du deuxième trimestre de l'ensemble des pays du G7. La déception du printemps l'amène à retrancher quatre dixièmes à son scénario de croissance pour le Canada.

L'OCDE n'est pas seule à agir de la sorte. La Financière Banque Nationale (FBN) ramène de 1,1% à 0,9% son pronostic pour le Canada cette année. Il ne serait pas étonnant que la Banque du Canada agisse de même aujourd'hui en annonçant la reconduction de son taux directeur à 3,0%.

«S'appuyant sur des indicateurs conjoncturels, les modèles de projection à court terme de l'OCDE laissent entrevoir une phase de faiblesse de l'activité jusqu'à la fin de cette année», écrit son économiste en chef Jorgen Elmeskov dans le commentaire exposant la mise à jour des prévisions.

L'expert souligne que le contexte présent est des plus flous. Bien difficile en particulier de prendre le pouls de l'économie américaine puisque les rabais d'impôt consentis au printemps brouillent plusieurs indicateurs. Chose certaine, ils ont dynamisé la consommation au deuxième trimestre et permis en partie à la première économie du monde d'enregistrer la meilleure croissance des membres du G-7, avec un bond étonnant de 3,3%.

Grâce à cet acquis, l'OCDE porte de 1,2% à 1,8% l'expansion américaine cette année. Les États-Unis sont les seuls à être gratifiés d'une majoration, mais elle est suffisante pour que la prévision de croissance de l'ensemble du G7 reste inchangée à 1,4% seulement.

L'organisme s'inquiète des effets de la crise du crédit qui se répercutent toujours plus dans l'économie réelle. «La profondeur et l'ampleur définitives de la crise financière sont cependant encore incertaines», reconnaît M. Elmeskov.

Selon la FBN, «les indicateurs des dernières semaines révèlent un ralentissement qui n'est plus seulement confiné aux États-Unis, écrit son économiste en chef adjoint Stéfane Marion dans la livraison de septembre du Mensuel économique. L'économie mondiale marque le pas pour la première fois depuis 2001.»

La FBN croit que l'américaine faiblira très vite en deuxième moitié d'année jusqu'à toucher un creux durant l'hiver ou le printemps.

Le Canada ne s'enfoncera peut-être pas dans une récession comme aux États-Unis, mais un scénario de stagnation prolongée devient très plausible.

Chez BMO Marchés des capitaux, on s'inquiète davantage. «Il existe un risque grandissant de franche récession dans l'ensemble du G7, écrit Michael Gregory, son économiste principal. Même si le G7 parvient à l'éviter, la croissance sera assez lente, et la part de l'ensemble dans la demande mondiale assez grande pour édenter les exportations des pays émergents et, par conséquent, la croissance économique mondiale.»