Vingt-cinq compagnies aériennes ont cessé leurs opérations ou fait faillite au cours des six premiers mois de l'année en raison de la flambée des cours des carburants.

Vingt-cinq compagnies aériennes ont cessé leurs opérations ou fait faillite au cours des six premiers mois de l'année en raison de la flambée des cours des carburants.

C'est un chiffre jamais égalé, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA).

«Durant les six derniers mois, nous avons suspendu 25 compagnies aériennes du système de compensation financière. C'est la plus importante concentration de toute l'histoire de ce système», a expliqué un porte-parole de l'IATA, Anthony Concil.

L'Association, qui regroupe quelque 240 compagnies aériennes, a mis au point un système de compensation financière entre la plupart de ses membres, qui permet de protéger les clients en cas de faillite notamment.

Lorsqu'une personne achète un billet d'avion à une agence de voyages, cette agence paie l'IATA qui crédite ensuite les fonds à la compagnie aérienne concernée. En cas de graves problèmes financiers, la compagnie est suspendue du système afin de garantir le remboursement éventuel des voyageurs.

Des compagnies de toutes tailles et de toutes les régions ont été affectées par les dernières suspensions, telles que Cameroun Airlines, Frontier Airlines (basée à Denver aux États-Unis), Air Mauritanie ou encore Silverjet, la spécialiste du voyage d'affaires en Grande-Bretagne, a précisé le porte-parole.

À titre de comparaison, au cours des six mois qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001, seules huit compagnies avaient été rayées du système de l'IATA, dont Swissair, la compagnie belge Sabena ou encore Ansett (Australie).

M. Concil a prévenu que d'autres compagnies pourraient s'ajouter à la liste dans les prochains mois. «Les prix élevés du pétrole ont un impact énorme sur le secteur et nous nous attendons à ce que la liste des 25 augmente encore», a-t-il dit, se refusant à désigner les compagnies les plus vulnérables.

Les prix du brut ont pratiquement doublé depuis un an, le baril de Brent de la mer du Nord dépassant désormais les 140 $ US tandis que le baril de kérosène se situe au-dessus des 170 $ US (en hausse de près de 100%).

Cette flambée des cours a fait passer la facture de kérosène de 13% à près de 35% des coûts généraux des compagnies, selon l'IATA.

Une augmentation d'un dollar par baril de pétrole se traduit par un coût de près de 1,6 G$ US pour le secteur, souligne encore l'association.

L'IATA attend ainsi «des pertes considérables pour 2008, entre 2,3 et 6,1 G$ US» dans le secteur.