La saison touristique s'annonce moche au Canada, sauf à Québec qui fête à plein, malgré la hausse subite de l'essence.

La saison touristique s'annonce moche au Canada, sauf à Québec qui fête à plein, malgré la hausse subite de l'essence.

Les touristes américains boudent encore le Canada cette année, leur nombre ayant reculé de 2,8% (par avion) à 6% (par auto) durant les quatre premiers mois de 2008, précise Greg Klassen, vice-président des ventes et du marketing de la Commission canadienne du tourisme.

Greg Klassen qualifie tout de même le début de l'année de «plutôt bon en général car, malgré l'apport très pauvre du Japon, la clientèle internationale égale ou dépasse celle de l'an dernier. Il faudra cependant attendre les données de mai 2008 de Statistique Canada pour avoir une meilleure idée de la saison», dit-il.

Cela dit, Greg Klassen ne cache pas sa «nervosité devant tout ce qui ralentit le tourisme, dont le carburant qui frappe l'avion et l'auto. Des vacanciers vont se rabattre sur des alternatives aux voyages», craint-il.

«Tous s'attendent à une saison difficile au Canada, déclare de son côté Gilles Larivière, président de Horwath Horizon Consultants, société canadienne spécialisée dans le tourisme et l'hôtellerie. Personne n'avait de grandes attentes pour l'été, dès avant les bonds du pétrole.»

Québec

Par ailleurs, le directeur de l'Office de tourisme de Québec, Pierre Labrie, n'avait pas prévu la flambée du carburant, mais il maintient quand même ses prévisions. Québec, où les célébrations du 400e anniversaire de la fondation de la ville battent leur plein, garde le cap sur une saison hors du commun, dit-il.

Déjà en mai dernier, les hôtels de Québec ont augmenté leur taux d'occupation de 11,9%, à 65%, et ceux de 200 chambres, de 6%, à 76,3%, précise Pierre Labrie.

Cela se compare à une baisse de taux à Montréal de 75,5% à 70,8%, en mai dernier, et de 77,7% à 75,28% en juin, selon le vice-président principal de l'Association des hôtels du Grand Montréal, William Brown. «C'est le plus bas mois de juin depuis au moins 1997, à cause des ouvertures d'hôtels. La saison sera difficile pour l'hôtellerie.»

Gilles Larivière estime que «ça tourne bien à Québec, selon les réservations», grâce à seulement deux nouveaux hôtels.

Hôtel Premières Nations

L'hôtel-musée Premières Nations ne compte que 55 chambres donnant sur la rivière Saint-Charles et un restaurant aux saveurs du terroir. D'ici décembre, un spa doit ouvrir

L'hôtel quatre étoiles a gagné le prix d'excellence de l'Institut de développement urbain du Québec et fait partie d'investissements de 20 millions de dollars de la nation des Hurons-Wendat, selon le grand chef, Max Gros-Louis, et le directeur général, Gabriel Savard. C'est une réalisation des architectes Lemay Michaud, qui ont conçu des hôtels Germain.

Le restaurant devient une destination régionale et se remplit durant la fin de semaine, assure Gabriel Savard. L'hôtel va déjà bien.

«Les premiers résultats sont prometteurs, mais la saison 2009 sera meilleure. On veut être un resort», dit-il.

En outre, les Hurons-Wendat «prennent en main leur destinée», selon Gabriel Savard. «Il y a 45 ans, 65% des Hurons-Wendat étaient bénéficiaires de l'aide sociale. Là, il n'y en a plus et la nation donne du travail à 200 Canadiens», souligne Max Gros-Louis.