Les profits records des sociétés pétrolières, les prix de l'essence à plus de 3 $ US le gallon et la menace d'une récession aux États-Unis donnent de plus en plus de poids à la volonté des démocrates d'imposer davantage les producteurs de gaz et de pétrole pour financer les programmes d'énergie éolienne et solaire ainsi que ceux centrés sur la conservation de l'énergie.

Les profits records des sociétés pétrolières, les prix de l'essence à plus de 3 $ US le gallon et la menace d'une récession aux États-Unis donnent de plus en plus de poids à la volonté des démocrates d'imposer davantage les producteurs de gaz et de pétrole pour financer les programmes d'énergie éolienne et solaire ainsi que ceux centrés sur la conservation de l'énergie.

Au quatrième trimestre, Exxon Mobil, Chevron et ConocoPhillips ont empoché des profits de près de 10 millions US l'heure.

Entre-temps, l'économie américaine semble vouée à sa première récession au cours d'une année d'élection présidentielle depuis 1980.

Les démocrates vont probablement hausser les impôts des pétrolières d'au moins 1,8 milliard US par année d'ici 2009, ont indiqué des sénateurs des deux grands partis américains.

«Je ne pense pas que vous souhaitez être aligné politiquement ou d'une autre manière avec les sociétés pétrolières qui engrangent ce genre de profits au moment où les consommateurs dans votre État paient 3 $ US ou 3,50 $ US le gallon pour de l'essence», indique le sénateur John Thune, républicain du Dakota-du-Sud, dont le siège n'est pas en jeu cette année.

Le 27 février dernier, la Chambre américaine a voté pour la troisième fois en 14 mois pour hausser les impôts destinés à financer les investissements dans l'énergie renouvelable. Harry Reid, démocrate du Nevada et leader de la majorité au Sénat, précise qu'il n'a besoin que d'un appui de plus pour présenter de nouveau un projet de loi après qu'une tentative semblable eut tourné court, par un seul vote, en décembre dernier.

Bush s'y oppose

Pour sa part, le président Bush a menacé d'utiliser son veto parce qu'une telle mesure affecterait la croissance économique.

De leur côté, Hillary Clinton et Barack Obama, les candidats à l'investiture démocrate en vue de l'élection présidentielle, se disent en faveur d'investissements consacrés aux énergies renouvelables alors que John McCain, le candidat républicain, a fait faux bond lors de deux votes au Sénat sur un projet visant à consacrer des crédits d'impôt aux énergies solaire et éolienne.

L'opposition du président Bush signifie que les démocrates vont peut-être devoir attendre à l'an prochain pour mettre leur projet à exécution. Les leaders législateurs «sont convaincus que sous un président Obama ou une présidente Clinton, ils pourront en faire beaucoup plus», soutient James Lucier, analyste politique de la firme d'analyse Capital Alpha Partners, à Washington.

«Pourquoi régler pour la moitié d'un pain quand vous pourrez en avoir deux en 2009?» demande-t-il.

Davantage de mesures punitives contre les producteurs sont susceptibles de faire suite à la présente législation, qui pourrait générer des recettes de 18 milliards US en une décennie, indique Don Duncan, vice-président des affaires fédérales et internationales de ConocoPhillips, dont le siège est à Houston, au Texas.

«Dans le climat d'aujourd'hui, 18 milliards US peuvent sembler une somme modeste comparativement aux bénéfices, mais quand le marché plonge et que les prix baissent, vous êtes encore pris avec les impôts», ajoute M. Duncan.

La proposition augmenterait les impôts d'environ 2% pour Exxon Mobil, Chevron et ConocoPhillips, ce qui réduirait au départ les bénéfices par action de quelques cents et probablement davantage tandis que plus d'argent ira pour payer les impôts et moins pour l'exploration, explique Kevin Book, analyste de Friedman Billings Ramsey & Co., à Arlington, en Virginie.