Les vagues du marché sont impressionnantes depuis 48 heures. Après un recul de 488 points mardi, le très volatil TSX a effectué une remontée de 350 points hier. Les investisseurs doivent naviguer dans ces eaux troubles, mais plusieurs se demandent où mettre le cap.

Les vagues du marché sont impressionnantes depuis 48 heures. Après un recul de 488 points mardi, le très volatil TSX a effectué une remontée de 350 points hier. Les investisseurs doivent naviguer dans ces eaux troubles, mais plusieurs se demandent où mettre le cap.

«Quand on traverse une tempête boursière, il ne faut pas changer de bateau, sinon on risque de tomber à l'eau», soutient Vincent Fournier, gestionnaire de placement chez Claret.

«La pire chose à faire, c'est de paniquer», dit Philippe Le Blanc, président et gestionnaire de portefeuille chez Cote 100. Il faut plutôt garder le cap, selon lui.

«La plupart des investisseurs ont un plan de match établi qu'ils doivent respecter à long terme. Si, au moindre soubresaut, ils changent leur plan de match, ça n'a pas de sens. Dans des moments de volatilité extrême, comme dans des moments d'euphorie, il faut garder les choses en perspective.»

Il est vrai que la volatilité extrême que l'on connaît peut provoquer l'inquiétude.

«Les investisseurs sont assaillis quotidiennement par des nouvelles sur l'économie mondiale, les craintes d'une récession, le resserrement des conditions de crédit et le prix du pétrole qui atteint des sommets records. Parfois, un trop-plein de renseignements finit par faire perdre la perspective», a affirmé Peter Drake, vice-président (Retraite et recherches économiques) de Fidelity Investments Canada, dans un communiqué publié hier.

«Or, agir parce qu'on a peur de ce qui pourrait survenir sur les marchés peut faire perdre des milliers de dollars à un investisseur», poursuit M. Drake.

«Il ne faut pas regarder ce qui s'est passé dans les deux dernières semaines, mais plutôt regarder la sortie de marché, dans un an», dit un autre gestionnaire de portefeuille joint par La Presse Affaires.

«On a connu une baisse énorme et significative, mais on doit normalement connaître un rebond. Si nous ne sommes pas à l'aise avec notre portefeuille, c'est dans le rebond qu'il faut s'ajuster, pas aujourd'hui même.»

Cela est vrai à moins d'avoir un portefeuille très déséquilibré avec plusieurs titres spéculatifs nuance le même gestionnaire.

«Il faut s'assurer qu'on possède des bons titres. Parce que certains titres de moins bonne qualité continueront à tomber.»

Des occasions

Le marché actuel n'est pas nécessairement dangereux pour tous les investisseurs. Il peut être vu comme «une bonne occasion d'aller chercher des titres de qualité difficilement achetables à de bons tarifs», selon les mots de Vincent Fournier, de Claret.

Il met un bémol sur les titres pétroliers (le prix du baril est-il vraiment à son plus bas?), mais certains titres du secteur de la consommation, par exemple, pourraient représenter de belles aubaines.

«Il faut parfois être à l'envers de la vague pour faire de l'argent, dit un autre gestionnaire. Mais on doit avoir une méthode qui fonctionne de manière constante.»

La volatilité en perspective

Avec cette turbulence des marchés, Fidelity Investments a mis en ligne hier quatre outils visant à replacer la volatilité dans un contexte historique, question de rassurer les investisseurs.

«Pendant les périodes de turbulence des marchés boursiers, il est tout naturel qu'un investisseur s'interroge sur la situation de son portefeuille, peut-on lire à l'écran d'accueil. Néanmoins, l'histoire révèle que les investisseurs qui ont le plus de succès sont ceux qui s'en tiennent à leur plan d'investissement.»

L'un des outils montre comment les titres se sont rétablis positivement après de graves crises financières causées par exemple par le krach boursier de 1987 ou les attentats du 11 septembre.

Fidelity démontre aussi que de se retirer du marché peut entraîner des pertes importantes si cela fait rater une bonne journée en Bourse.

Ainsi, sur une base de placement de 10 000$, un investisseur qui aurait manqué les 10 meilleures journées des titres canadiens depuis août 2002 aurait perdu près de 5400$. Au lieu de valoir 22 950$, son placement ne vaudrait aujourd'hui que 17 567$.