Les économistes des cinq grandes banques canadiennes s'entendent pour dire que l'économie ralentira cette année, affectée par la faiblesse de l'activité aux Etats-Unis et par les incertitudes persistantes au sujet des marchés financiers.

Les économistes des cinq grandes banques canadiennes s'entendent pour dire que l'économie ralentira cette année, affectée par la faiblesse de l'activité aux Etats-Unis et par les incertitudes persistantes au sujet des marchés financiers.

Mais ils ne prévoient cependant pas de récession ni au Canada ni aux Etats-Unis.

«Ce sera plus faible», a indiqué Don Drummond, économiste principal à la Banque TD, mercredi matin, lors du petit déjeuner annuel du Club économique de Toronto portant sur les perspectives économiques.

Cette édition a été la plus populaire jusqu'ici, rassemblant quelque 600 personnes, essentiellement des hommes vêtus de complets sombres qui souriaient d'un air entendu à l'évocation de formules telles que «taux de change» et «habitudes de consommation».

L'économie canadienne traversera «non pas une récession, mais quelques très faibles trimestres», selon M. Drummond, qui prévoit une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,9% en 2008, comparativement à environ 2,5% en 2007.

De son côté, Sherry Cooper, de BMO Marchés des capitaux, est légèrement plus optimiste avec sa prévision de croissance de 2,2% pour 2008 au Canada, mais en deçà de deux pour cent aux Etats-Unis.

«Je ne suis pas encore prête à dire que l'économie américaine est en récession, mais nous ne sommes certainement pas loin de cela», a dit Mme Cooper, soulignant que la débâcle du secteur de l'habitation aux Etats-Unis est «sans précédent».

Warren Jestin, de la Banque Scotia, a, pour sa part, avancé que deux pour cent par année pourrait bien être le rythme de croissance maximal de la plupart des pays développés pour les cinq prochaines années ou plus.

M. Jestin prévoit un virage important en faveur de pays en développement comme la Chine et l'Inde.

Les opinions des économistes des banques canadiennes étaient davantage mitigées mercredi au sujet du huard. L'économiste principal de la Banque Royale, Craig Wright, s'attend à ce que la devise recule jusqu'à 90 cents US d'ici la fin de l'année, alors que M. Drummond pense qu'elle sera à 94 cents $ US.

L'économiste de la Banque TD croit que le dollar canadien se situera en moyenne au-dessus de la parité avec son vis-à-vis américain au cours de 2008 ainsi qu'en 2009.

Il n'y a pas eu de consensus non plus sur la question des prix du pétrole. Les opinions vont de 70 $ US à 95 $ US le baril comme prix moyen en 2008.

Avery Shenfeld, de Marchés mondiaux CIBC, prévoit que le prix du pétrole se situera dans le haut de cette fourchette.

Il croit aussi que ce sera une bonne année pour les obligations du gouvernement, puisque les investisseurs rechercheront la sécurité davantage que le rendement.

«Il se pourrait bien que tous ces déchets toxiques sur le marché des obligations ne soient finalement pas si toxiques que ça - en fait, que tous ces prêts hypothécaires à risques ne fassent pas défaut, a-t-il dit. Ce ne sera peut-être pas aussi grave que ce que les marchés financiers anticipent actuellement.»

Une opinion que ne partage pas Mme Cooper de la BMO.

Elle croit que de nouvelles pertes de 250 G$, en plus des charges de 100 G$ déjà révélées, pourraient être annoncées cette année relativement à ces prêts, puisque la majorité d'entre eux passeront à des taux d'intérêts plus élevés en mars.