Le coût de l'ouragan Gustav devrait être aisément absorbé par les compagnies d'assurance, encore hantées par le souvenir des dégâts de Katrina.

Le coût de l'ouragan Gustav devrait être aisément absorbé par les compagnies d'assurance, encore hantées par le souvenir des dégâts de Katrina.

Cet ouragan intervient après une année déjà lourde en catastrophes naturelles et alors que d'autres ouragans menacent les États-Unis.

Gustav a fait sept morts en Louisiane et une centaine dans les Caraïbes. Aucun dégât matériel majeur n'a cependant été répertorié.

La plupart des estimations parient sur des dommages assurés inférieurs à 10 G$ US: de 3 à 7 G$ US selon la société d'analyse Eqecat (qui ne compte pas les dégâts causés sur les plates-formes pétrolières), de 4 à 10 milliards selon Risk Management Solutions et Standard and Poor's.

Ces estimations, basées sur des modélisations mathématiques, peuvent toutefois être révisées en fonction des réclamations des assurés.

Les compagnies d'assurance se refusent ainsi à donner une évaluation du montant des dégâts pour le moment, arguant qu'il est encore trop tôt.

En 2005, les ouragans Katrina, Rita et Wilma avaient provoqué conjointement entre 80 et 92 G$ US de dommages assurés. À lui seul, Katrina avait coûté entre 40 et 66 G$ US de dommages assurés, ce qui en a fait l'événement le plus cher de l'histoire.

«Selon les estimations actuelles, les pertes dues à l'ouragan Gustav devraient se situer dans la ligne normale de nos activités», indique le marché londonien de l'assurance, Lloyd's.

«Les premières estimations de sinistre pour le marché sont plutôt rassurantes», estime aussi Jean-Luc Gourgeon, directeur souscription de la compagnie de réassurance Paris Re.

La «facture», relativement modeste, de Gustav a donc de quoi soulager les assureurs, qui s'attendaient à un scénario catastrophe.

L'Institut américain d'information sur l'assurance (Insurance Information Institute, III) prévenait ainsi fin août qu'un futur ouragan «pourrait s'avérer encore plus coûteux» que les ouragans de 2005, jusqu'à atteindre les 100 G$ US.

Les propriétés assurées sur les côtes de Louisiane, Texas et Mississipi ont en effet une valeur de 1.171 G$ US, selon l'institut Air WorldWide.

Mais les assureurs ne sont peut-être pas sortis d'affaire pour autant. «La saison des ouragans doit encore durer trois mois et nous continuons à surveiller l'activité cyclonique dans l'Atlantique», souligne le Lloyd's de Londres.

Les États-Unis pourraient affronter un nouvel ouragan dès cette semaine, Hanna, qui a déjà fait au moins 19 morts en Haïti, et devrait toucher vendredi la Caroline du Sud et la Géorgie.

Et Gustav «est seulement la dernière et la plus sévère catastrophe d'une année durant laquelle la fréquence des catastrophes de taille modeste a été inhabituellement élevée», souligne l'agence de notation Standard and Poor's.

Entre janvier et juin, plus de 150 000 personnes sont décédées dans des catastrophes naturelles (séisme en Chine, cyclone en Birmanie...), soit plus que sur l'ensemble de 2004, année du tsunami dans le sud-est asiatique.

Les experts du réassureur allemand Munich Re ont ainsi comptabilisé environ 400 catastrophes naturelles sur les six premiers mois de l'année, qui ont provoqué des dégâts estimés à 50 G$ US.

À titre de comparaison, les 960 catastrophes répertoriées en 2007 avaient coûté 82 milliards, dont 30 milliards à la charge des assureurs.