Google soufflera 10 bougies cette semaine. Une décennie passée à tenter d'organiser le réseau Internet, sa mission d'entreprise, qui se retrouve jusque dans son nom. Le terme est un dérivé de «googol», une expression mathématique référant au chiffre 1 suivi de cent zéros, et qui illustre l'énorme quantité d'information sur l'Internet. Aujourd'hui, son objectif n'a pas changé, même s'il est loin le jour où Larry Page et Sergey Brin, ses deux fondateurs, bossaient à partir du garage d'une amie de la Silicon Valley.

Google soufflera 10 bougies cette semaine. Une décennie passée à tenter d'organiser le réseau Internet, sa mission d'entreprise, qui se retrouve jusque dans son nom. Le terme est un dérivé de «googol», une expression mathématique référant au chiffre 1 suivi de cent zéros, et qui illustre l'énorme quantité d'information sur l'Internet. Aujourd'hui, son objectif n'a pas changé, même s'il est loin le jour où Larry Page et Sergey Brin, ses deux fondateurs, bossaient à partir du garage d'une amie de la Silicon Valley.

Il faut dire qu'en 1998, les câbles informatiques qui composaient l'Internet étaient plutôt emmêlés. Les moteurs de recherche de l'époque, comme Altavista et Yahoo! , peinaient à s'y retrouver convenablement. «Avant Google, les résultats n'étaient pas semblables d'une recherche à l'autre», se souvient Éric Baillargon, spécialiste montréalais en optimisation web. «Google a créé une stabilité.» Pour le même terme, les mêmes références apparaissent dans le même ordre.

Pourtant, l'entreprise aurait pu ne jamais voir le jour. La création de Google inc. s'est faite presque par hasard en septembre 1998. À l'époque, Brin et Page tentaient de convaincre les gros portails d'adopter leur nouvelle création, un système d'analyse d'hyperliens appelé BackRub. David Filo, fondateur de Yahoo! , leur aurait répondu: «Quand ce sera entièrement développé et fonctionnel, on s'en reparlera.» Suivant son conseil, ils s'installent dans le garage qu'une amie leur loue afin de développer leur technologie.

Google fonctionne alors en version d'essai, mais répond à plus de 10 000 recherches par jour. En trois mois, sa rapidité et sa précision se méritent les éloges du USÀ Today, du Monde et du Time. Le site cessera d'être en bêta un an plus tard. Google utilise encore cette approche pour la mise en marché de ses nouveaux services.

En 2000, l'entreprise californienne est devenue un modèle à suivre pour plusieurs startups d'Internet, à une époque où tout est permis. Les bureaux sont un mélange éclectique de pièces recyclées, il y règne une atmosphère de collégialité dopée par des matchs de roller-hockey impromptus et des réunions de bureau très informelles.

Ces réunions donneront la «règle du 80-20», selon laquelle chaque employé peut passer jusqu'à 20% des heures de bureau sur ses propres projets. Après son moteur de recherche, «c'est probablement ce qui a le plus aidé Google à se faire connaître», estime Jean-Grégoire Bernard, chercheur au Service de l'enseignement des technologies de l'information à HEC Montréal.

Le génie

La même année, le répertoire des sites indexés par Google passe le cap du milliard, une première. L'entreprise signe des ententes avec des portails d'envergure en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Intégré à AOL, Netscape et Yahoo! , Google gère quotidiennement plus de 100 millions de recherches.

Un ingénieux système d'affichage de publicités thématiques, fonctionnant à partir de mots-clés, offre à Google ses premiers profits. AdWords permet à tout annonceur possédant une carte de crédit de s'afficher aux côtés des résultats d'une recherche correspondant à des critères définis. En 2002, AdWords incorpore le paiement au clic.

L'acquisition l'année suivante du service d'hébergement Blogger ouvre la voie à AdSense, un dérivé d'AdWords où les revenus publicitaires sont partagés avec les créateurs du site Web où la publicité est affichée. «Plus de gens font de l'argent avec AdSense qu'avec tout autre outil sur la Toile», confiait récemment au USÀ Today Jennifer Slegg, de JenSense, un blogue consacré à ce service. «AdSense a rendu beaucoup, beaucoup de gens millionnaires.»

En 2004, Google fait une entrée plus que remarquée en Bourse. L'entreprise se diversifie et acquiert Picasa, un site d'archivage d'images. Gmail, le service de courriel issu de la fameuse «règle du 20%», voit le jour. Google met également la main sur une petite voisine, appelée Keyhole, qui cartographie et photographie la Terre à partir de satellites. Ça donnera naissance à Google Maps et Google Earth.

«À part AdWords, l'entrée en Bourse et le lancement de Gmail sont les deux plus gros faits saillants de l'histoire de Google», croit Danny Sullivan, éditeur du portail Search Engine Land, qui suit Google depuis son tout début.

Une diversification

Aujourd'hui, Google gère plus de la moitié des recherches faites sur la Toile. À l'affût de nouveaux services à offrir aux internautes, le géant achète et rafraîchit des petites entreprises prometteuses.

Comme l'avenir à moyen terme du réseau informatique s'annonce comme étant mobile, il n'est pas surprenant de voir Google s'inviter ces jours-ci dans la sphère très sélect du sans-fil. En 2005, elle a acquis la startup californienne Android, et lancé l'Open Handset Alliance, qui regroupe des exploitants de réseaux sans fil, des fabricants et des développeurs. Android est un mélange de Linux, de Java et d'autres plateformes logicielles qui vise à stimuler le développement, par des tiers, d'applications pour téléphones mobiles.

Malgré cette diversification, l'entreprise n'entend pas délaisser son moteur de recherche pour autant, assure Danny Sullivan. «Même à long terme, la recherche sur Internet va demeurer le coeur des activités de Google, dit-il. C'est ce qu'ils font de mieux.»