Le président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, Marcel Groleau, a été avisé de la décision du gouvernement du Québec après le dernier Conseil des ministres, qui s'est tenu le 25 juin. Le leader agricole ne saute pas de joie, mais ne monte pas non plus aux barricades.
Le président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, Marcel Groleau, a été avisé de la décision du gouvernement du Québec après le dernier Conseil des ministres, qui s'est tenu le 25 juin. Le leader agricole ne saute pas de joie, mais ne monte pas non plus aux barricades.
«Le débat sur la coloration est derrière nous. La margarine n'est plus proposée comme un substitut du beurre», fait-il valoir.
La présidente du Groupe Bergeron-Thibault, Danielle Bergeron, abonde dans le même sens que M. Groleau. La dirigeante de l'usine de margarine située à Trois-Rivières précise que cette question n'a jamais été le cheval de bataille de son entreprise.
«La margarine est un produit qui a ses lettres de noblesse depuis longtemps. C'est un produit qui a des particularités qui lui sont propres. Je ne pense pas que la coloration changera les habitudes des consommateurs», mentionne-t-elle.
M. Groleau a aussi fait remarquer que les parts de marché de la margarine diminuaient plus vite que celles du beurre, qui regagne même un peu du terrain perdu depuis quelques années.
Pourtant, il y a moins d'un mois, l'Union des producteurs agricoles (UPA) se servait de l'éternel dossier de la coloration de la margarine pour dénoncer la nouvelle version du chapitre sur les produits agricoles de l'accord sur le commerce intérieur, qui doit faire l'objet de négociations interprovinciales lors de la conférence fédérale-provinciale des ministres de l'agriculture qui se tient à Québec à partir d'aujourd'hui.
Au bureau du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, Laurent Lessard, c'est la loi du silence.
«Les discussions au Conseil des ministres sont confidentielles jusqu'à ce qu'elles soient publiées officiellement», se contente de mentionner le porte-parole du ministre, Frédéric Lagacé. Des sources ont toutefois confirmé que la fin de la longue saga sur la coloration de la margarine était en train de s'écrire.
Habituellement, les décisions du Conseil des ministres sont publiées dans la Gazette officielle du Québec à l'intérieur d'un délai de 14 jours. L'abrogation de l'alinéa c) de l'article 40 devrait donc être publicisée cette semaine.
Pour le Groupe Bergeron-Thibault, la modification à la réglementation n'entraînera pas de changement important en ce qui a trait à la production.
«On fait déjà de la margarine plus foncée, car lorsque l'on sort du Québec, on doit avoir un couleur homogène au reste des compétiteurs. C'est une coloration que l'on connaît déjà», soutient la présidente de l'entreprise.